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Enseignement supérieur - Les villes moyennes demandent à être associées à la stratégie universitaire

"Seuls 24% des maires et présidents [de communautés de commune] sont effectivement associés à la stratégie universitaire, pourtant les villes moyennes et leurs intercommunalités apportent une large contribution, notamment financière, à l'enseignement supérieur et à la vie étudiante", constate la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) à travers une enquête effectuée au second trimestre 2009. Les résultats de cette enquête "soulignent à la fois les inquiétudes et les efforts déployés par les villes moyennes et leurs communautés, trop souvent exclues de la stratégie des établissements d'enseignement supérieur, parfois au détriment d'une offre locale cohérente de formations", résume la FMVM. Le plan Campus, la nouvelle mission d'insertion professionnelle assignée aux universités ou la mastérisation des IUFM "qui risque de remettre en cause l'implantation de près de 17.000 étudiants en ville moyennes", sont quelques-unes des nouvelles mesures qui suscitent l'inquiétude de ces élus. Mais ils citent également la mise en place du LMD et la modularisation ("qui ont commencé à fragiliser les délocalisations universitaires dont les effectifs ne permettaient pas d'assurer la totalité des formations"), la réduction des effectifs entrants ("qui a conduit certaines universités à réviser leur politique territoriale"), la mise en place des PRES (qui "en tendant au regroupement des universités des métropoles régionales, relativise la place et le rôle des universités des villes moyennes et, a fortiori, des délocalisations").
Pourtant les villes moyennes se disent " fières de leur engagement en faveur du développement de l'enseignement supérieur et de la vie étudiante". Chiffres à l'appui, la FMVM cite : 93% des villes moyennes et intercommunalités ont mis en place des services et actions spécifiques à l'intention des étudiants du supérieur. Elles sont 75% à avoir développé une offre de logements étudiants, "souvent sans l'intervention des Crous dont l'action se concentre sur les grands centres urbains". 60% des villes moyennes et intercommunalités proposent un service de restauration aux étudiants et 45% mettent en oeuvre, à leur intention, des réductions tarifaires pour les activités culturelles, les loisirs et le sport. "Les villes moyennes et leurs communautés sont également soucieuses de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés : elles sont 63% à tisser des liens avec les acteurs économiques du territoire et à mettre en oeuvre des actions en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes". A court terme, toujours selon les réponses apportées à l'enquête conduite par la FMVM, ce pourcentage passera à 79% des villes moyennes et intercommunalités.

Les recommandations

Les villes moyennes qui sont le siège de 95 antennes universitaires (implantations d'une ou plusieurs universités-mères) et 11 universités de plein exercice ou assimilées, profitent de cette enquête pour formuler leurs recommandations. Sur l'autonomie des universités, elles demandent une réflexion conjointe entre établissements et collectivités "sur la façon de capter les jeunes". Toujours à propos de la loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007), les villes moyennes estiment tout à fait justifié de pouvoir siéger "de droit" au conseil d'administration de l'université. Autre remarque : "Il apparaît indispensable de faciliter l'implantation de laboratoires de recherche en villes moyennes et d'améliorer l'identification de ces laboratoires." Constatant que "le foisonnement d'interlocuteurs nuit à la cohérence et à l'efficience du système d'enseignement supérieur" (en effet quatre ou cinq ministères sont concernés), les élus pensent qu'il convient "de réfléchir à une solution permettant d'aboutir à un interlocuteur ministériel unique, et à la mise en place d'une réelle coordination entre les ministères". Enfin, dans ce contexte de renforcement de l'autonomie des universités, "il paraît opportun d'élaborer et de mettre en oeuvre des schémas directeurs régionaux de l'enseignement supérieur, initial et continu, et de la vie étudiante. Ces schémas impliqueraient l'ensemble des acteurs : collectivités locales, universités, établissements d'enseignement supérieur, écoles, Crous, Etat, chambres consulaires...".


Catherine Ficat