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L'hiver démographique guette la moitié des régions françaises

La France devrait connaître son pic démographique en 2044. Mais d'ici là, les trajectoires régionales diffèrent fortement, comme le montre une étude de l'Insee. Seules les régions du sud et de l’ouest de la France (Occitanie, Pays de la Loire, Corse, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) devraient continuer de gagner des habitants, à l'inverse des régions du Nord, du Centre et de l'Est. Une trentaine de départements ont déjà connu leur pic démographique.

Avec 66,9 millions d’habitants en 2018, la population française devrait connaître son "pic démographique" en 2044 : 69,3 millions d’habitants. Date à laquelle la population devrait progressivement baisser pour atteindre les 68,1 millions d’habitants en 2070, estime l’Insee, dans une étude publiée le 24 novembre. Malgré les limites de ce genre d’exercice qui ne tient que faiblement compte du contexte international (notamment de la très forte progression de la population africaine qui pourrait doubler d’ici 2050, à 2,4 milliards), l’étude éclaire sur les dynamiques à l’œuvre dans les différentes régions. D’ici à 2070, seules les régions du sud et de l’ouest de la France (Occitanie, Pays de la Loire, Corse, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) devraient enregistrer un accroissement sensible de leur population (avec une croissance annuelle comprise entre 0,13 et 0,25%), anticipe cette étude qui table sur une stabilisation du taux de fécondité à 1,8 enfant par femme. Auvergne-Rhône-Alpes connaîtrait une dynamique moindre. Dans toutes ces régions "l’excédent migratoire compenserait le déficit naturel et contribuerait à l’augmentation de la population", explique l’Insee. Mais, à l’inverse, en Normandie, Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, le recul approcherait les 0,30% par an en moyenne. Les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire seraient aussi en déclin. Ce qui s’expliquerait par un solde migratoire faible voire négatif.

A partir de 2050, presque toutes les régions passeront en négatif

La perspective d’un pic démographique est cependant partagé dans toutes les régions françaises. Toutefois certaines sont en avance. Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est et Hauts-de-France ont connu ce pic dès 2015. Entre 2018 et 2050, ces régions poursuivront leur déclin. La Normandie rejoindra les régions en négatif. Les autres connaitront un ralentissement de leur croissance démographique. Mais à partir de 2050, presque toutes passeront en négatif. Seules exceptions : l’Occitanie et les Pays de la Loire qui continueront de gagner des habitants.

L’Insee a affiné la maille d’analyse, descendant au niveau du département. Et l’on retrouve la fameuse "diagonale du vide", appelée ici la "diagonale des faibles densités". Il apparaît que 14 départements sur les 101 ont déjà connu leur pic démographique depuis une dizaine d’années, mais ils sont talonnés par 24 autres. "La population des départements situés le long de la diagonale des faibles densités, de la Moselle au Lot-et-Garonne, ainsi que celle de la plupart des départements des Hauts-de-France, du Grand Est et de la Normandie diminueraient globalement d’ici à 2070", montre l’étude. Seuls dix départements auraient une population toujours en hausse jusqu’en 2070 : Ariège, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Tarn, Tarn-et-Garonne, Guyane et Mayotte.

Vieillissement rapide

L’Ile-de-France constitue un cas à part : la région résisterait globalement mieux que la moyenne nationale mais Paris verrait sa population diminuer inexorablement, comme c’est le cas depuis une dizaine d‘années. Le particularisme de la région capitale tient à un solde migratoire "très déficitaire", et ce depuis plusieurs années, mais qui est plus que compensé par le solde naturel. "La population francilienne est en effet la plus jeune de France métropolitaine, avec une fécondité élevée", explique l’Insee.

L’étude apporte un éclairage intéressant sur l‘outre-mer dont les trajectoires sont parfois opposées. Les populations de la Martinique et de la Guadeloupe sont ainsi appelées à décroître fortement, sur fond de vieillissement de la population, à l’inverse de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte.

L’Insee anticipe un "vieillissement rapide de la population sur tous les territoires". La part des plus de 65 ans devrait passer de 20 à 29% d’ici à 2070. Elle dépasserait les 30% dans 62 départements. Dans cinq d’entre eux, elle dépasserait même les 40%. C’est le cas de la Dordogne ou de la Charente-Maritime. Le vieillissement serait moins prononcé dans les départements contenant des chefs-lieux régionaux.

 

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