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Habitat - L'IAU plaide pour le développement du logement social en Île-de-France et la relance de l'accession aidée

L'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Île-de-France publie une "Note rapide" intitulée "Poursuivre l'effort de construction en faveur des ménages modestes". Celle-ci met en évidence les spécificités - et les difficultés - du logement francilien. L'IAU rappelle que, selon la dernière enquête nationale Logement de l'Insee, l'application des plafonds de ressources en vigueur au 1er janvier 2017 fait que 80% des 5,12 millions de ménages franciliens sont éligibles à un logement social classique (PLAI, Plus) ou intermédiaire (PLS, PLI), soit 4,1 millions de ménages. Si on retire, parmi ces ménages éligibles, les propriétaires et les personnes logées gratuitement, il reste 45% de ménages franciliens (2,28 millions) potentiellement candidats à un logement social, dont 34,5% (1,76 million) ayant des revenus modestes, inférieurs aux plafonds du Plus.

Un parc social important, mais insuffisant

Face à cette situation, l'Île-de-France dispose d'un parc social important, puisqu'il représente 25,6% du total des logements (soit 1.244.000 logements sociaux), loin devant les autres régions : 22,7% dans les Hauts-de-France, 16% en Auvergne-Rhône-Alpes, 13,8% en Paca... Conséquence : si 53% des ménages franciliens éligibles sont effectivement logés dans le parc social, les autres - soit 1.068.300 ménages - se logent dans le parc privé, avec un taux d'effort souvent élevé. Près des trois quarts (72%) de ces ménages ont des ressources modestes et 28% des revenus moyens. Les ménages à ressources modestes sont constitués principalement de ménages d'une ou deux personnes (72%), plutôt jeunes (55% de moins de 40 ans) et disposant en moyenne de 1.969 euros mois (la moitié du revenu moyen francilien). Ils font face à une quittance moyenne de 750 euros par mois (581 euros pour le loyer, aides au logement déduites, et 169 euros pour les charges). Ces ménages modestes consacrent donc en moyenne 38,6% de leurs revenus à la dépense de logement.

Pour leur part, les ménages à revenu moyens vivant dans le parc privé ont un profil assez voisin (80% de ménages d'une ou deux personnes) et 51% de moins de 40 ans), mais leur revenu moyen est plus élevé avec 3.835 euros par mois, ce qui s'explique par une forte proportion de cadres (48%) et de professions intermédiaires (22%). Ils acquittent une quittance moyenne de 1.021 euros par mois (812 euros de loyer et 208 euros de charges). Ne percevant pas d'aide au logement, leur taux d'effort est de 26,6%.

Seulement 2% du parc privé accessible aux plus modestes

Pour ces ménages exclus du parc social, certains dispositifs facilitent néanmoins l'accès au logement : investissement locatif Pinel, logements conventionnés Anah, logements locatifs intermédiaires... Mais ils ne représentent que 131.600 logements, soit seulement 11% du parc locatif privé. En outre, la plupart d'entre eux (85%) sont loués au loyer plafond. Au final, il reste seulement 20.300 logements avec des loyers comparables à ceux des PLS et PLI du parc social, soit moins de 2% du parc locatif privé.

L'IAU estime donc que "cette situation plaide pour la poursuite des efforts de production en appliquant notamment la loi SRU, relative à la solidarité et au renouvellement urbains, tout en veillant à ce que les nouveaux logements soient compatibles avec les revenus des ménages [...]. Par ailleurs, comme tous les ménages éligibles au parc social ne souhaitent pas s'y installer, il convient de développer une offre abordable au regard de leurs ressources, soit en accession, mais aussi dans le locatif privé pour accompagner le déroulement des trajectoires résidentielles et, de ce fait, préserver l'attractivité de l'Île-de-France".

 

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