Lille Métropole produit du gaz à partir de ses déchets

C'est une réalisation unique en Europe qui a été inaugurée en septembre 2007 à l'ouest de Lille : une nouvelle usine traite 70.000 tonnes de déchets organiques par an et les valorise en compost et en biogaz.

Au début des années 1990, devant la croissance de la production d'ordures ménagères sur son territoire, Lille Métropole décide d'innover. La communauté urbaine, qui rassemble 1,1 million d'habitants, souhaite aboutir à la valorisation maximale de tous types de déchets. Les premières études montrent qu'il est intéressant de produire du méthane carburant. Un gaz en tout point similaire au gaz naturel, obtenu à partir des déchets organiques : épluchures, papiers gras, taille de haie. Lille Métropole s'engage dans cette démarche parallèlement à plusieurs centres urbains européens, tels que Berne et Stockholm et a fédéré ces villes autour d'un projet européen qu'elle anime baptisé Biogasmax. Ce projet entend démontrer l'excellence du procédé de production de biogaz-carburant à partir de la méthanisation.

 

150 bus rouleront au biogaz

En 2004, Lille Métropole est prête à lancer les travaux. La future usine baptisée Centre de valorisation organique (CVO) pourra traiter chaque année 100 000 tonnes de déchets de cuisines et de jardins. Elle alimentera en carburant un parc de 150 bus et produira 34 000 tonnes de compost.
Implanté à Sequedin, au bord du canal de la Deûle, le CVO utilise des péniches pour optimiser le transport des déchets et du compost. Il est construit suivant la démarche de Haute qualité environnementale (HQE). Dès 2005, le dépôt de bus implanté à proximité de l'usine est opérationnel, tous les véhicules roulent au gaz naturel. Un an et demi plus tard, le CVO entre en production et le dépôt commence à être alimenté en biogaz.

 

Objectif : traiter 100.000 tonnes de déchets

Un an après l'ouverture du CVO, Pierre Hirtzberger, chef du service développement de la direction des résidus urbains de Lille Métropole, est satisfait des résultats obtenus : "Les difficultés que nous avons rencontrées au début sont inhérentes à toutes les usines qui traitent des déchets. Même s'ils sont triés par les habitants, ces déchets sont hétérogènes et il a fallu faire des réglages sur certaines machines. Aujourd'hui, nous produisons un compost très recherché par les agriculteurs et fournissons 4 millions de m3 de gaz sur les 7 millions consommés par le dépôt de bus. Il reste à monter en puissance pour passer de 70 000 tonnes de déchets traités à 100 000 tonnes qui représentent la capacité de l'usine."
La collecte sélective concerne aujourd'hui 79 communes sur les 85 qui composent la Métropole lilloise, soit 650.000 personnes (un habitant sur deux). Le coût global du CVO s'élève à 75 millions d'euros, financé par Lille Métropole Communauté urbaine, l'Ademe, la région Nord-Pas-de-Calais, Voies navigables de France, des fonds structurels Feder et un prêt de la Banque européenne d'investissement.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis


Contact :
Lille Métropole
Paul Deffontaine, vice-président chargé des résidus urbains
Pierre Hirtzberger, chef du service développement de la direction des résidus urbains phirtzberger@cudl-lille.fr
1, rue du Ballon BP 749
59034 Lille cedex
03 20 21 21 37

Aller plus loin sur le web :   www.biogasmax.eu

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