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L'image des "quartiers sensibles" s'est encore dégradée

"Les Français portent un regard sombre sur les quartiers 'sensibles'", selon le CGET et l'ONPV qui sortent le troisième volet d'une étude réalisée par le Crédoc. L'image est globalement plus négative qu'en 2009, et une majorité de répondants estime que l'État devrait intervenir davantage pour améliorer la situation de ces quartiers. Loin devant les autres thèmes, l'insécurité est le premier problème cité.    

L’image des quartiers prioritaire de la politique de la ville (QPV) est-elle si mauvaise en France ? Cette représentation supposée négative, notamment celle qui serait véhiculée dans les médias, est régulièrement pointée du doigt et qualifiée de handicap supplémentaire par les élus et responsables associatifs de ces quartiers.
Dans les faits, qu’en est-il ? Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) vient de se voir remettre la troisième édition, après 2009 et 2014, d’une étude sur le sujet, réalisée par le Crédoc via l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) sur des données de 2018. Un biais de l'étude est assez vite mentionné : "les répondants sont invités à s'exprimer sur la situation des quartiers 'sensibles"", une terminologie qui n'est pas neutre.   

L'insécurité, première caractéristique citée

Sans surprise, l’"insécurité" est la première caractéristique (56%) citée spontanément par les Français interrogés sur les "quartiers sensibles". Viennent ensuite les "difficultés sociales" (29%), la "relégation territoriale" (16%), le "mauvais cadre de vie" et l’"immigration" (14% chacun).
Une majorité des sondés estiment que "l’État devrait intervenir davantage pour améliorer la situation dans ces quartiers" (88%), qu’on y trouve "plus de délinquance qu’ailleurs" (79%) et que "pour les habitants de ces quartiers, il serait plus facile de mener à bien leurs projets de vie s’ils vivaient ailleurs" (64%).

Un regard un peu différent selon le "lien" à ces quartiers  

Si cette vision est donc globalement sombre, l’ONPV souligne des éléments positifs, puisque ces quartiers seraient "également reconnus pour le dynamisme de leur société civile", notamment pour la "forte solidarité entre les habitants" (51% "plutôt d’accord") et les associations "nombreuses et dynamiques" (50%).
Ces deux indicateurs liés à des représentations positives sont toutefois en recul de sept points par rapport en 2009. La situation de ces quartiers s’est en outre "plutôt dégradée au cours de ces dernières années" pour une majorité de répondants (51%).
Ces représentations varient un peu selon les modes d’information, la télévision et les réseaux sociaux semblant accentuer cette vision négative. Le lien éventuel à un "quartier sensible" entre également en ligne de compte, puisque "près d'un Français sur deux entretient des liens personnels plus ou moins étroits avec des quartiers qu'ils qualifient de 'sensibles'". L'ONPV distingue ainsi les "experts négatifs" (18% des répondants), les "proches enthousiastes" (20%), les "extérieurs compatissants" (15%) et les "extérieurs sévères" (17%).   
Quant à ceux qui vivent effectivement dans un QPV, ils ne sont que 41% à considérer que leur quartier est "sensible".

 

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