Intercommunalité - Limoges s'oppose au passage de l'agglomération en communauté urbaine
La ville de Limoges, qui a perdu son statut de capitale régionale à l'occasion de la réforme territoriale des régions, s'est opposée à la transformation de l'agglomération en communauté urbaine, sur fond de rivalités politiques, a-t-on appris ce 17 novembre de sources concordantes.
Le conseil municipal, à majorité Les Républicains, a voté le 16 novembre au soir contre le passage de l'agglomération en communauté urbaine, bloquant de fait le processus dans la mesure où la ville réunit les deux tiers de la population de l'intercommunalité Limoges Métropole. "En l'état, nous refusons la communauté urbaine qui nous est proposée. Nous la refusons parce que nous défendons Limoges et ses habitants qui, pour l'heure, sont les laissés-pour-compte de l'agglomération", a déclaré le maire Emile-Roger Lombertie (LR), réclamant plus de "coopération" au sein de l'EPCI, à majorité PS.
Mercredi, avant le conseil municipal, 17 des 19 maires membres de l'agglomération s'étaient réunis devant la mairie, ceints de leur écharpe tricolore, pour appeler Emile-Roger Lombertie à "choisir de regarder vers l'avenir, de construire, de dépasser les clivages dans l'intérêt commun". "C'est un suicide politique. Libre au maire de Limoges de se laisser aller à ce genre d'égarement, mais de grâce, pourquoi entraîner tout l'avenir d'un territoire dans sa chute ?", s'est ému Jean-Paul Duret, maire PS de Panazol. "C'est l'appauvrissement global du territoire qui vient d'être voté", a dénoncé Marie-Anne Robert-Kerbrat, élue (Centre) de Limoges.
Un dispositif dérogatoire est offert par la loi Notr du 7 août 2015, permettant aux collectivités déchues du statut de capitale régionale de gagner en compétences et en dotations grâce au passage en communauté urbaine (3,2 millions d'euros de dotations annuelles supplémentaires dans le cas de Limoges). La possibilité pour ces anciennes capitales de passer en communautés urbaines court jusqu'à fin 2019.