Développement des territoires - L'Insee constate la fin de la désertification des campagnes et le développement de la périurbanisation
Sur trente ans, la densité de population de la France (aujourd'hui 100 h /km2) s'est accrue au rythme de l'évolution démographique, mais avec des transferts de population. Certes, les deux régions les plus peuplées aujourd'hui, l'Ile-de-France et la région Rhône-Alpes, l'étaient déjà il y a trente ans, mais en troisième position, la région Paca qui a crû de 24% a pris la place du Nord-Pas-de-Calais (+3%). Quant à la Champagne-Ardenne, elle est la seule région dont la population s'est réduite (-1%) alors que la population du Languedoc-Roussillon s'est accrue de 40%.
Toutes les régions ont connu le vieillissement, mais pas au même rythme. Ainsi, la proportion des plus de 60 ans a crû de 6% en moyenne sur l'ensemble du territoire, mais de plus de 9% en Basse-Normandie ou en Lorraine. Sans surprise, la région parisienne reste celle où la population est la plus jeune et le Limousin celle où la part des seniors est la plus élevée.
Parmi les données les plus notables, on constate l'arrêt de la désertification des zones rurales depuis le début des années 2000 que Pierre Audibert, directeur de l'action et de la diffusion régionale de l'Insee, explique par l'effet de l'accroissement général de la population. "Ainsi, après une longue période de déclin puis de stagnation entre 1982 et 1999, la population augmente à nouveau dans les communes rurales et les petites agglomérations." Mais on observe aussi sur la même période un léger tassement de la densification des grands centres urbains au profit d'un accroissement de population dans les villes moyennes et les zones périurbaines. De larges territoires, de plus en plus éloignés des villes et du littoral voient leur population se densifier de 0,2 à +2 habitants au km2.
Enfin, l'inégalité des départements et des régions face à l'emploi, phénomène déjà connu, est confirmée par l'étude et permet de dégager trois groupes. Le premier rassemble ceux pour lesquels l'évolution du taux de chômage comme celle du taux d'emploi ont été plutôt favorables depuis trente ans. Ce sont plutôt les départements de la façade atlantique. Et à rebours de l'impression qu'a pu donner l'actualité récente, la Bretagne fait plutôt figure de bon élève avec notamment une progression de l'emploi industriel qui demeure, avec la Corse, une exception nationale. Dans ce groupe favorisé, on retrouve aussi les Alpes-Maritimes, la Corse-du-Sud et la Haute-Corse et l’Alsace.
Le second groupe rassemble les départements dont le taux d'emploi a progressé mais où le taux de chômage a aussi connu une progression. Il s'agit du pourtour méditerranéen et de son arrière-pays ainsi que le nord et le nord-est de la France.
Le dernier groupe comprend les départements où le chômage a particulièrement augmenté et où le taux d'emploi a beaucoup diminué, répartis sur un axe partant du Lot-et-Garonne, Tarn, Limousin jusqu'en Picardie en passant par le Loiret.