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Recherche - L'investissement dans les universités de recherche génère 330.000 emplois en France

Les trois universités de recherche françaises Pierre-et-Marie-Curie, Paris-Sud et Strasbourg, ont généré une valeur ajoutée brute de plus de 7 milliards d'euros et 75.000 emplois en France en 2014, d'après une étude du cabinet britannique Biggar Economics, publiée le 8 septembre 2015. En extrapolant à la France, le gain est de 32 milliards d'euros et de 330.000 emplois.

D'après une étude réalisée par le cabinet britannique Biggar Economics, la contribution des universités de recherche françaises à l'économie est loin d'être négligeable. L'étude publiée le 8 septembre 2015 s'est penchée sur l'impact économique des 21 universités de recherche européennes membres de la Ligue européenne des universités de recherche (Leru), avec un focus sur trois universités françaises : l'université Paris-Sud, l'université Pierre-et-Marie-Curie et l'université de Strasbourg. L'ensemble des universités étudiées ont généré en 2014 une valeur ajoutée brute de 71 milliards d'euros et 900.000 emplois en Europe. Les trois françaises ont quant à elles généré plus de 7 milliards d'euros et 75.000 emplois en France, ainsi que 7,5 milliards d'euros et 84.000 emplois en Europe.
Chaque euro ajouté au budget des trois universités françaises génère ainsi une valeur ajoutée de 3,96 euros à l'économie européenne, dont 3,81 euros à l'économie française. Chaque emploi directement créé par ces trois universités génère aussi près de 3,2 emplois dans l'économie française.
D'après l'étude, la contribution des universités françaises se répartit en cinq domaines : 2,5 milliards d'euros et 37.000 emplois pour les activités des universités (emplois des personnels, dépenses en fournitures, consommation des personnels dans l'économie locale, projets d'investissements…), 1 milliard d'euros et 18.000 emplois pour les étudiants (dépenses, emplois hors université, stages et engagement bénévole), 1,8 milliard d'euros et près de 20.000 emplois pour le transfert de connaissances et l'innovation (licences, consulting, création d'entreprises, formation continue…), 50 millions d'euros et 700 emplois pour le tourisme (activités touristiques engendrées par les chercheurs, les étudiants et leurs familles, organisation des conférences scientifiques) et 1,8 milliard d'euros pour le "graduate premium", qui correspond au surcroît de salaire induit tout au long de la carrière par l'obtention d'un diplôme universitaire.

"Un véritable investissement pour le pays"

En extrapolant ces résultats aux 16 universités de recherche françaises membres de la Coordination des universités de recherche intensive françaises (Curif), l'étude estime qu'au moins 32 milliards d'euros et 330.000 emplois sont générés par leurs activités en France.
L'extrapolation de l'impact économique à l'ensemble des universités de recherche européennes, au-delà des 21 membres de la Leru, suggère que le secteur contribue pour plus de 300 milliards d'euros, soit 2,2% de la valeur ajoutée brute totale de l'économie européenne et 3,8 millions d'emplois en Europe, soit 1,8% des emplois en Europe…
"Ces seuls chiffres démontrent que, loin d'être une dépense improductive pour la nation, le financement des universités de recherche a un effet d'entraînement majeur sur notre économie et l'emploi, et représente un véritable investissement pour le pays", signale le communiqué publié le 8 septembre par la Leru et les trois universités françaises concernées.
Ces conclusions interviennent au moment où a été remis le rapport sur la Stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES), le 9 septembre, au président de la République par Sophie Béjean, présidente, et Bertrand Monthubert, rapporteur général du comité StraNES. Initiée par Geneviève Fioraso dans la loi du 22 juillet 2013, cette stratégie doit permettre à la France de se fixer des objectifs et orientations pour les dix prochaines années. Parmi les mesures proposées : exclure la dépense publique de l'enseignement supérieur du calcul des déficits publics pour en faire un investissement nécessaire, se fixer un objectif de 2% du PIB consacrés à l'enseignement supérieur au niveau européen et mettre en place un plan d'actions et d'investissement pour une "société apprenante" en Europe, et, à court terme, pour l'inclusion d'un volet sur ce thème dans le Plan d'investissement pour l'Europe (plan Juncker). Ces propositions doivent être présentées aux instances représentatives et aux commissions parlementaires compétentes dans les prochaines semaines.