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Logement / Economie - Livret A et LDD : 6 milliards en moins en 2014, mais 365 milliards d'encours

La Caisse des Dépôts publie les résultats 2014 du Livret A et du Livret de développement durable (LDD). Même si le mois de décembre a connu une légère collecte positive de 0,09 milliard d'euros - "conformément à la tendance habituelle" en fin d'année -, l'exercice 2014 s'est achevé, en cumulé, sur le constat d'une décollecte nette de 6,14 milliards d'euros pour l'ensemble des réseaux de diffusion.

Une décollecte à relativiser

Cette décollecte nette de 6,14 milliards d'euros doit toutefois être relativisée. Tout d'abord, elle est pour partie compensée par la capitalisation annuelle des intérêts sur le Livret A et sur le LDD. Celle-ci s'élève en effet à 4,07 milliards d'euros. Ensuite, le total de l'encours de ces deux produits financiers s'élève, au 31 décembre 2014, à 365,1 milliards d'euros (y compris la capitalisation des intérêts de l'année). Ce montant se répartit en 263 milliards d'euros pour le Livret A et 102,1 milliards pour le LDD. La décollecte observée en 2014 représente ainsi moins de 1,7% du montant de l'encours de ces deux produits.
Enfin, on rappellera que le Livret A et le LDD s'inscrivent tendanciellement à la hausse : l'encours - tous guichets - de ces deux produits est ainsi passé de 236,7 milliards d'euros en 2008 à 365,1 milliards en 2014, soit une progression de 54% en six ans. Depuis la réforme de 2008, 65% des sommes collectées sont centralisées par la Caisse des Dépôts, qui les affecte ensuite - via le "Fonds d'épargne" - au financement de prêts à très long terme, notamment en faveur du logement social.
Le financement du logement social n'est donc pas menacé. Et cela d'autant moins que les ressources apportées par le Livret A sont excédentaires par rapport à la capacité d'investissement du secteur social.
Intervenant en septembre dernier lors du Congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH), Pierre-René Lemas, le directeur général du groupe Caisse des Dépôts, indiquait ainsi que "la collecte a un peu ralenti, c'est vrai, mais cela ne change rien à l'équilibre global des masses" (voir notre article ci-contre du 29 septembre 2014).

Le taux de 1%, un seuil symbolique

Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour trouver les raisons de la décollecte observée l'an dernier. En août 2014, le taux de rémunération du Livret A - qui dépend désormais d'une formule de calcul intégrant l'inflation - est passé de 1,25% à 1%, ce qui a pu inciter certains des titulaires de 63 millions de Livret A à se tourner vers d'autres placements comme l'assurance vie.
Une nouvelle révision du taux du Livret A aurait dû intervenir en janvier. Compte tenu de l'absence quasi totale d'inflation, le gouverneur de la Banque de France recommandait de passer de 1% à 0,75%. Mais le gouvernement n'a finalement pas suivi et a préféré faire abstraction de la formule de calcul, en maintenant la rémunération à 1%. Il est vrai qu'il s'agit là d'un seuil symbolique, puisque depuis la création d'un livret d'épargne en 1818, la rémunération allouée n'est jamais descendue en dessous de 1%.