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Habitat - Logement étudiant : le gouvernement compte aussi sur les collectivités

A l'approche de la rentrée universitaire, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté un point d'avancement du dossier du logement étudiant. Inaugurant à Arras la première résidence étudiante réhabilitée dans une ancienne caserne, Valérie Pécresse a annoncé que les objectifs du plan Anciaux seront atteints, pour la première fois, au cours de l'année universitaire 2009-1010. Durant cette période en effet, 12.000 nouvelles chambres devraient être livrées et 25 nouvelles résidences ouvertes sur tout le territoire, dont 6 en Ile-de-France. Remis en février 2008, le second rapport sur le sujet de Jean-Paul Anciaux, député de Saône-et-Loire, préconisait notamment la réhabilitation sur dix ans de 70.000 chambres en résidences traditionnelles et la construction de 50.000 places nouvelles pour les étudiants (voir notre article ci-contre du 14 février 2008).

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement entend faire feu de tout bois. Outre la réhabilitation des bâtiments militaires, les projets de construction font largement appel aux logements modulaires : ouverture en septembre d'une résidence de 100 logements modulaires en bois à Compiègne, construction de logements modulaires en containers - sur le modèle néerlandais - au Havre (ouverture prévue à la rentrée 2010), projet de 150 logements modulaires en bois à Angers, construits par la société Bénéteau (idem)... Le ministère entend également favoriser le développement d'autres solutions, hors résidences universitaires : logement en ville (ouverture cette année par les Crous d'un service dit de "logement en ville"), colocation (désormais autorisée dans le parc social public par l'article 61 de la loi du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion), développement du logement intergénérationnel (que le ministère qualifie un peu vite de "en pleine expansion")...

La mise en oeuvre du plan Anciaux suppose également, comme le rappelle le dossier de présentation du ministère, de "mobiliser tous les acteurs, au premier rang desquels les collectivités locales des zones en forte tension (Paris et la région parisienne notamment), afin de concrétiser rapidement les projets en cours et de lever certains obstacles techniques lorsque cela s'est avéré nécessaire". Bien que ce même dossier soit très discret sur l'implication des collectivités en la matière - aux côtés d'autres financeurs comme la Caisse des Dépôts -, le rôle de ces dernières est pourtant essentiel dans la réussite du plan. Certaines communes ou des EPCI ont ainsi choisi de faire jouer l'article 66 de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, en prenant la compétence sur le logement étudiant. D'autres collectivités ont passé convention avec l'Etat. Les Yvelines verseront ainsi une subvention de 10.000 euros par chambre créée, avec un objectif de 3.000 chambres en cinq ans. Des discussions sont également en cours avec la ville de Paris, qui entend participer au financement de 4.000 logements sociaux pour étudiants au cours de la mandature. Pour sa part, la région Midi-Pyrénées a fait inscrire la construction de 4.500 logements neufs et la rénovation de 1.500 chambres dans le contrat de projet 2007-2013 passé avec l'Etat, tandis que la région Ile-de-France veut prendre une part active à la résolution des difficultés que connaît aujourd'hui la cité universitaire d'Antony (la plus grande résidence universitaire d'Europe avec une capacité de 2.100 lits).

 

Jean-Noël Escudié / PCA