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Déplacements - L'UFC-Que Choisir passe 22 réseaux de transports urbains au banc d'essai

L'UFC-Que Choisir vient de publier dans le numéro de mars de son magazine une étude comparative des transports en commun de 22 agglomérations de plus de 250.000 habitants, hors Ile-de-France. En partant des préoccupations des usagers, l'association de consommateurs a dégagé cinq questions clés pour évaluer la qualité des réseaux : y a-t-il beaucoup de bus, tramways ou métros dans la ville ? Le réseau est-il adapté aux besoins de déplacement ? Peut-on trouver facilement un arrêt de bus près de chez soi ? Les bus, trams ou métros passent-ils souvent ? Les transports en commun sont-ils chers ?

Dans le classement qu'elle a établi, la palme revient aux Transports en commun lyonnais (TCL) qui affichent une fréquentation record et assurent près de 17% des déplacements de l'agglomération. Point fort du réseau, pourtant pas très dense (1,76 km de lignes au km2) : des fréquences exceptionnelles, avec une moyenne de 123 passages de bus, trams ou métros par jour.

Dans le peloton de tête, viennent ensuite Strasbourg, Grenoble, Nantes et Rennes qui bénéficient d'un profil comparable : une offre de transport abondante, construite autour du ferroviaire (tramway ou métro) et des lignes dont les fréquences de passage sont élevées. Elles enregistrent des niveaux de fréquentation supérieurs de près d'un tiers à la moyenne nationale et ont réussi à réduire la place de la voiture dans les déplacements. Mais pour l'UFC-Que Choisir ces bonnes performances masquent une "inégalité territoriale flagrante" : tram et métro coûtent cher et il est difficile dans ces conditions de développer les transports en périphérie. D'où la réflexion en cours des quatre agglomérations sur l'articulation avec les transports régionaux.

Parmi les grandes villes considérées par l'UFC-Que Choisir comme n'étant "pas à la hauteur" figurent Lille, Toulouse et Bordeaux dont les réseaux sont jugés "en dessous de ce qu'on pourrait attendre dans des métropoles de cette importance". Bien que disposant d'un métro, Lille et Toulouse "affichent une offre globale et des fréquences de passage décevantes" et, à taille et population comparables, la fréquentation des transports en commun est 60% plus élevée dans le Grand Lyon que dans le Grand Lille. Pour Toulouse et Bordeaux, l'écart avec la métropole lyonnaise va quasiment du simple au double.

En bas du tableau du classement de l'UFC-Que Choisir on trouve l'agglomération de Lens-Liévin " spectaculairement sous-équipée en transports en commun " avec une offre par habitant deux fois inférieure à la moyenne de l'échantillon. En avant-dernière position, le réseau de Valenciennes apparaît inadapté aux besoins de la population puisqu'avec une offre par habitant équivalente, les transports en commun de Montpellier affichent une fréquentation presque trois fois supérieure à celle de la métropole nordiste. Toulon, avec un réseau étendu mais des fréquences de passage faibles, souffre aussi d'une fréquentation très décevante.
En termes de tarifs (1), la moyenne de l'échantillon des 22 villes dépasse les 800 euros par an. Avec un coût de 540 euros par an, le réseau de Lens est le meilleur marché mais c'est aussi le moins étoffé et le moins fréquenté de l'échantillon. A l'autre extrême, celui de Lyon, plébiscité en termes de fréquentation, est le plus cher avec 1.105 euros. " orti de ces deux extrêmes, on cherche en vain la rationalité des tarifications existantes", pointe l'UFC-Que Choisir qui fait ressortir les écarts de prix sur les abonnements ou les tickets à l'unité qui peuvent varier de 50%. Dans nombre d'agglomérations, à service comparable, la différence de coût avec la voiture n'est pas énorme, relève l'association qui estime que de nombreux réseaux vont devoir améliorer sérieusement leur rapport qualité-prix pour inciter les automobilistes à laisser plus souvent leur voiture au garage.
Enfin, côté gestion, 83% du marché se trouve aux mains de trois grands opérateurs : Keolis, Veolia Transport et Transdev. Mais les huit régies municipales qui existent encore parmi les 38 agglomérations de 100.000 à 250.000 habitants affichent des ratios de fréquentation, de productivité et de rentabilité supérieurs à la moyenne, souligne l'UFC-Que Choisir.

Anne Lenormand

(1) Coût annuel calculé pour une famille de 4 personnes avec un abonnement annuel plein tarif, un scolaire et un étudiant voyageant 10 mois dans l'année, plus 10 carnets de 10 tickets.

 

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