Marmande réalise son bilan carbone et passe à l'action

En 2005, Marmande (Lot-et-Garonne) lance un bilan carbone pour évaluer l'impact de la collectivité et des activités sur son territoire. Engagée dans une démarche de développement durable depuis 2003, la ville souhaitait mesurer ses émissions de gaz à effet de serre et élaborer un plan d'actions conséquent. Résultat : entre 2005 et 2008, la consommation de l'éclairage public a diminué de 470.000 Kw, soit 47 tonnes équivalent carbone et 32.000 euros économisés.

Dans le cadre d'une expérimentation nationale lancée par l'Ademe, la ville de Marmande (17.500 habitants) a réalisé son bilan carbone de décembre 2005 à septembre 2006. Elle a bénéficié de financements du conseil régional d'Aquitaine et de l'Ademe à hauteur de 66%, pour un total de 13.000 euros. "Depuis 2003, la ville est engagée dans l'élaboration d'un agenda 21, dont le plan d'actions a été validé en mars 2005", explique Nathalie Lepot, responsable environnement-développement durable à Marmande. Elaboré par l'Ademe, le bilan carbone vise à évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES), afin d'apprécier l'impact global de l'activité d'une collectivité et de son territoire. Intégré à l'agenda 21, ce diagnostic permet d'élaborer un programme d'actions. "Le bilan carbone comprend deux modules complémentaires. Il photographie les déperditions de GES de la collectivité dans une double perspective 'entreprise' (activités du territoire) et 'patrimoine' (bâtiments publics, transports, personnel)", précise Nathalie Lepot. Ce diagnostic n'induit pas des mesures de terrain, mais repose sur une collecte d'informations pour estimer les émissions de GES. Aux côtés d'un bureau d'étude et grâce à l'implication des agents, la ville a effectué un travail de collecte conséquent dans différents domaines d'activités : déplacements du personnel, engrais, production de déchets, activité des entreprises, éclairage public, chauffage des bâtiments… D'après la responsable environnement-développement durable, adapter le bilan carbone à une collectivité reste cependant une opération délicate, surtout lors de la mise en œuvre de l'approche "territoire" : "La collecte de données sensibles peut poser problème. Par exemple, les vendeurs de fioul restaient réservés sur la démarche et certains secteurs n'avaient aucune information disponible".

L’énergie des bâtiments et les transports représentent 90% des émissions de carbone de la ville  

La ville émet 700 tonnes équivalent carbone (TEC), le territoire 31.000 TEC. "Les principaux postes sont l'énergie des bâtiments et les transports, soit 90% des TEC pour la ville et 64% pour le territoire", indique Nathalie Lepot. Dans la catégorie "patrimoine", les marges de manœuvres sont importantes et ont déjà fait l'objet de réalisations concrètes. En plus du remplacement d'anciennes chaudières énergivores et peu efficaces, d'autres techniques ont été mises en oeuvre pour réaliser des économies sur l'éclairage public : l'installation de 88 dispositifs pour un allumage régulé en fonction des horaires réels de lever et coucher du soleil, d'autres pour augmenter la durée de vie des ampoules et diminuer à la fois la consommation électrique et le nombre d'interventions techniques. Résultat entre 2005 et 2008 : une réduction de 47 TEC et 470.000 Kw économisés, soit 32.000 euros en moins sur la facture d'électricité. Sur les déplacements domicile-travail des agents, la ville entreprend des actions de sensibilisation et préconise l'utilisation du vélo pour les trajets inférieurs à 4 km. "A l'échelle du territoire, les habitudes quotidiennes sont responsables d'une grande partie des émissions de TEC. Les leviers sont plus difficiles à mettre en œuvre et un important travail de sensibilisation sera déployé sur différents domaines : les déchets, les transports, les économies d'énergie, le compostage…". La ville entend également construire des infrastructures incitatives, comme des pistes cyclables. "En plus d'identifier les marges de manœuvre pour réduire les émissions de TEC, le bilan carbone est un vecteur de mobilisation pour les agents et un outil de sensibilisation pertinent auprès de la population, mais il n'est rien sans un plan d'actions concret", conclut Nathalie Lepot.

Laura Henimann / PCA, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils
 

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Nathalie Lepot

Chargée de mission développement durable

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