À Maurepas, une politique pour prolonger la durée de vie du parc informatique (78)

La commune, avec l’appui des équipes techniques, a remplacé les composants sensibles de son parc d’ordinateurs – disques durs et mémoire – pour prolonger leur durée de vie. Un moyen simple pour optimiser les budgets et réduire l'impact environnemental du numérique.

Chaque année, environ 8 millions d’ordinateurs sont achetés en France et presque autant sont mis au rebut, notamment par les entreprises et collectivités. Il est pourtant possible de prolonger leur durée de vie et ainsi de limiter les pollutions liées à leur construction et au recyclage, tout en réduisant les coûts. C’est la politique qu’a mise en place Maurepas, commune de 18.000 habitants dans les Yvelines. Le parc matériel de la commune, environ 400 postes fixes pour l’hôtel de ville et d’autres structures comme les écoles élémentaires, acquis en 2015 et 2016, pourrait tenir jusqu’en 2024. La plupart des collectivités et des entreprises ne gardent leurs ordinateurs que trois à quatre ans en fonction de leur durée d'amortissement.

Comment réduire les déchets ?

« Il y a quelques années, nous avons réfléchi avec l’adjoint au maire délégué à la ville intelligente, à l'entretien et à la sécurité des équipements, Éric Naudin, sur les questions de développement durable : comment réduire les déchets, limiter les changements de machine, optimiser les budgets… Nous avons commencé par identifier les points faibles des machines, qui sont le disque dur et la mémoire vive. Le disque dur est un des seuls éléments où il y a une action physique : il tourne, et donc s'abîme », explique le directeur des systèmes d’information de la commune, Joël Matrat.

S’adapter à l’évolution des logiciels ?

Après trois ou quatre ans d’utilisation, les équipes de la direction des systèmes d’information (DSI) rénovent les ordinateurs, d’abord en remplaçant le disque dur originel par un disque « SSD », plus rapide, moins fragile et moins énergivore puis deux ans plus tard, en ajoutant de la mémoire vive. Cela permet de s’adapter à l’évolution des logiciels, qui demandent de plus en plus de mémoire ou de puissance de calcul, au fur et à mesure des nouvelles versions.

50 euros par poste

« Tout ceci nous permet aujourd'hui de continuer à travailler avec des ordinateurs acquis en 2015 et 2016 sans que l'utilisateur ne subisse les conséquences de l'obsolescence de sa machine et au contraire, avec une nette plus-value en matière de performance par rapport au matériel dont ils ont été pourvus », précise le directeur de systèmes d’information. Le coût de cette rénovation est de 50 euros et 45 minutes d’intervention par poste de travail, contre 700 euros pour l’achat d’un poste neuf. « C’est finalement peu de temps et de désagréments pour les utilisateurs. Changer l’ensemble du parc matériel ou laisser des machines vieillissantes sur lesquelles on intervient régulièrement, c’est chronophage », note le directeur de systèmes d’information de la commune.

Pas de solution miracle

Quelles autres actions pourraient être envisagées pour réduire l'impact environnemental du numérique au sein des collectivités ? « En 2015, nous avons fait appel à des associations qui avaient besoin de ces anciens ordinateurs, car ils sont encore fonctionnels et peuvent répondre à certains besoins », rappelle le directeur de systèmes d’information de la commune. Existe-t-il du matériel avec une empreinte environnementale plus faible ? La production d’un ordinateur représente en moyenne l'émission de 300 kg de CO2 et à un impact sur la biodiversité important, avec l’utilisation de différents métaux. « On a intégré dans tous nos marchés la notion de développement durable, avec des coefficients pondérateurs sur les questions d'environnement. C'est une obligation légale. Mais pour le directeur des systèmes d'information : il n’y a pas vraiment de solution miracle sur cette question, à part prolonger la durée de vie. On est par exemple passé au numérique pour éviter la consommation de papier mais cela demande davantage de stockage, de serveurs et d’énergie… »

Quel impact carbone pour le matériel informatique ?

L’étude de l’Ademe de 2018 « Modélisation et évaluation ACV des produits de consommation et biens d’équipement » donne une évaluation de l’impact carbone de différents équipements informatiques. L’analyse du cycle de vie complet d’un ordinateur de bureautique accompagné d’un écran de 21,5 pouces donne un bilan carbone équivalent au rejet de 425 kg de CO2.

Commune de Maurepas

Nombre d'habitants :

18063
Hôtel de ville, 1 place Charles de Gaulle
78 310 Maurepas
mairie@maurepas.fr

Éric Naudin

Adjoint au maire, en charge de la ville intelligente, de l'entretien et de la sécurité des équipements

Joël Matrat

Directeur des services d’information

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