Météo France classe 2024 parmi les années les plus chaudes depuis 1900

Selon le bilan climatique publié par Météo France le 19 décembre, 2024 figure parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures, en 1900, et parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959.

"Avec une température moyenne provisoire d’environ 14,0°C et une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991–2020, l’année 2024 se situe parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900", indique Météo France dans son bilan climatique publié le 19 décembre dernier. "Au cours de l’année 2024, les jours plus chauds que la normale ont été deux fois plus nombreux que les jours plus froids", précise l'organisme. "Illustrant la raréfaction du froid sur notre pays", la barre des 40°C a été de nouveau franchie plusieurs fois dans le sud de la France en 2024, et le thermomètre "n'est pas descendu en dessous de -15 °C en plaine" comme déjà en 2023. 

"Signe du changement climatique, 9 des 10 années les plus chaudes en France sont postérieures à 2010", souligne l'observatoire. Selon lui, les températures en France sur la période 2015-2024 ont été en moyenne 2,2°C plus chaudes qu'à la période pré-industrielle, avant la combustion massive d'énergies fossiles et les premiers signes du réchauffement climatique. Conséquence de cette évolution : la métropole a connu 13 jours de vague de chaleur en moyenne sur cette période, contre 2 par an en 1961-1990. À l'inverse, il y a eu moins d'une journée par an de vague de froid généralisée sur les dix dernières années contre six auparavant dans les années 1960, 1970 et 1980.

"Dans un climat futur, la température moyenne annuelle de 2024 serait dépassée plus d’une année sur deux dans une France à +2,7°C à l’horizon 2050, et quasi systématiquement dans une France à +4°C à l’horizon 2100", estime Météo France, qui a aussi publié le 10 décembre dernier un rapport sur les évolutions à venir du climat.

Précipitations surabondantes

Côté précipitations, avec plus de 1.000 mm en moyenne sur le pays, 2024 a été excédentaire d’environ 15%, et se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959, relève aussi Météo France. La quasi-totalité du territoire métropolitain a enregistré un excédent pluviométrique. Seules exceptions, les Pyrénées-Orientales et l'Aude ont connu des déficits respectifs de -10% et de -20%. "En climat futur, les cumuls de précipitations resteraient très variables et leur évolution sur le long terme, à l’échelle nationale, est très incertaine, note Météo France. Les évolutions présentent des contrastes saisonniers avec une hausse des précipitations en hiver et une baisse en été."

À l’exception de janvier et août, il a fait le plus souvent gris en 2024. Avec un déficit important d’environ 10% en moyenne sur l'année, l’ensoleillement a été proche de celui, historiquement bas, des années 1987 ou 1992, 1993, 1994.

"Dans une dynamique de diminution du manteau neigeux, 2024 est marquée par un fort contraste d’enneigement en fonction de l’altitude et des massifs, caractéristique de l’évolution climatique en cours et à venir", constate aussi Météo France. "À haute altitude, l’hiver 2023-2024 témoigne que de forts enneigements restent ponctuellement possibles même dans un climat qui se réchauffe", estime l'établissement public. Selon les projections de la trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc), les massifs pyrénéens verraient une raréfaction de la neige à basse altitude (1.500 mètres) dès l’horizon 2050, indique-t-il.

De nombreux événement majeurs remarquables à fort impact régional

Au niveau régional, le bilan montre que sur une large moitié est du pays, les températures en moyenne sur l’année ont été de +1 à +1,3°C au-dessus des moyennes de référence 1991-2020. En revanche, dans les Pays de la Loire et en Bretagne, le nombre de journées chaudes (avec une température maximale supérieure à 25 °C) a été très faible, souvent compris entre 15 et 30, soit 10 à 15 jours de moins que la normale. Pour les précipitations, l’année 2024 est remarquable par sa pluviométrie excédentaire sur l’ensemble des régions, à l’exception de la Corse, 2024 a été marquée par une pluviométrie excédentaire sur l’ensemble des régions.

Une grande partie du territoire métropolitain a connu des événements majeurs au cours de l'année. De la fin décembre 2023 à la mi-janvier 2024, des précipitations très abondantes sur des sols déjà saturés d'eau ont occasionné de nombreuses crues et inondations, notamment dans les Hauts-de-France. La tempête Nelson, accompagnée de précipitations abondantes, a provoqué lors du week-end de Pâques, début avril, de nombreuses inondations du Limousin au Centre-Val de Loire, et des crues majeures en Bourgogne. La Moselle et le Bas-Rhin ont connu un épisode de pluies intenses du 17 au 19 mai : on a relevé jusqu’à un à deux mois de précipitations en deux jours, entraînant de nombreuses crues, d’importantes inondations et coulées de boue.

L'Isère a subi les 20 et 21 juin des crues torrentielles destructrices qui ont dévasté le hameau de La Bérarde. Du 5 au 7 septembre, l'ouest des Pyrénées a été frappé par des pluies diluviennes qui ont entraîné des crues rapides et des inondations dans les Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques. Les 9 et 10 octobre, la tempête Kirk s’est accompagnée de pluies continues et soutenues sur une grande partie ouest du pays, avec des cumuls souvent proches d’un mois de pluie en une journée et d’importantes crues et inondations notamment en Seine-et-Marne et en Eure-et-Loir. Du 15 au 18 octobre, un épisode cévenol exceptionnel a frappé les départements méditerranéens, avec des crues et inondations d’ampleur parfois dévastatrices. Le passage de la dépression Leslie le 15 octobre, a aussi occasionné des crues et des inondations en région parisienne et dans le Centre-Val de Loire.

Le pays a aussi connu deux épisodes de neige en plaine, localement marqués sur la moitié nord : en Normandie et dans les Hauts-de-France, en particulier, du 16 au 18 janvier, et de la Normandie au Grand-Est les 21 et 22 novembre.

Outre-mer, les territoires de l’Océan indien ont été durement touchés par des cyclones. Le 14 décembre, Mayotte a été dévastée par Chido, le cyclone le plus violent depuis celui du 18 février 1934. Le 15 janvier 2024, c’est la Réunion qui a été frappée par le cyclone Bela, l’épisode cyclonique le plus significatif depuis le cyclone Dina en janvier 2002.