Méthanisation : élus et agriculteurs avancent ensemble (49)

Lancé depuis six ans par la communauté de communes de Chemillé afin de diversifier le bouquet énergétique, le projet d’unité de méthanisation est sur les rails. Le pilotage partenarial et l'implication des élus de la communauté de communes permettent à ce projet collectif de longue haleine d'aboutir en 2015.

Contrat Atenee, contrat d'objectifs territorial avec l'Ademe, plan Climat, schéma éolien : le pays des Mauges dont fait partie la communauté de communes de Chemillé, est un territoire actif en matière de politiques énergétiques. Les élus de cet EPCI en sont des acteurs moteurs. Dès 2001, ils envisagent de mettre en place un projet collectif de méthanisation. L'installation sur leur territoire d'une usine d'isolants, forte consommatrice d'énergie, et leur volonté de disposer d'un bouquet énergétique complet, -après l'éolien, la biomasse, le solaire et le photovoltaïque - les convainquent de proposer en 2008 ce projet aux agriculteurs du territoire. Six ans plus tard, le dossier se finalise. L’unité de méthanisation en 2015 fonctionnera en partenariat avec une trentaine d'exploitations agricoles dans un rayon de 10 km autour du site.

CPIE, chambre d’agriculture, collectivités : un partage des rôles

Les élus ont confié le volet information et communication au centre permanent d'initiation à l'environnement Loire et Mauges. L’ancien président du CPIE, Christophe Piton, précise : "Nous voulions préparer l'enquête publique en menant la concertation très en amont, comme nous l’avions fait pour le schéma éolien auparavant." Courrier individuel aux agriculteurs et réunions publiques ont permis de faire comprendre les enjeux et de répondre à quelques inquiétudes des habitants. Des inquiétudes finalement très modérées du fait de la localisation du projet dans une zone industrielle et d'un impact visuel limité. L'antenne locale de la chambre d'agriculture, partie prenante du syndicat mixte du pays des Mauges, a été chargée de mobiliser les agriculteurs, puis d'effectuer les visites de chaque exploitation intéressée. Avec pour mission de chiffrer l'intérêt économique et agronomique du recours à la méthanisation et de mener des tests grandeur nature sur l'utilisation des fertilisants issus de la méthanisation. Elle a également proposé des formations par petits groupes aux agriculteurs impliqués dans le projet. Enfin, les élus de la communauté de communes ont été des facilitateurs, jouant un rôle tampon entre les agriculteurs et l'industriel engagé dans le projet.

Un processus de longue haleine qui garantit sa pérennité

Comme c’est le cas pour de tels projets, il a fallu surmonter des obstacles, faire face à des aléas, et donc réajuster les délais. Il y eu d’abord les choix techniques exigeants qui ont été poussés au maximum pour tenir compte des contraintes environnementales : principe d'injection du biogaz directement dans le réseau et production de fertilisants concentrés. Puis, le partenaire technique initial a dû être remplacé en cours de démarche. A cela, s’ajoute le temps nécessaire pour obtenir l'accord de chaque agriculteur, ainsi que les autorisations administratives. "Tout cela a généré un processus très long, et nous avons certes perdu des agriculteurs en route. Cependant, décider collectivement prend du temps, et ce délai de maturation assure la pérennité de l’outil industrie", souligne le président de la communauté de communes, Christophe Dilé. L’équipement industriel est propriété à parts égales des agriculteurs -organisés sous forme de société- et de l'industriel gestionnaire de l'équipement. La création de cette société s’est faite en deux temps ainsi que l’indique le président de SAS AMC Agri Métha Chemillois (AMC), Gérard Vieau : "Tout d’abord, nous nous sommes fédéré en association pour créer un noyau d'agriculteurs soudés et négocier avec l'industriel. Ensuite, nous avons créé la société pour investir dans l'équipement".

Schéma de méthanisation à l'échelle du pays

Le temps long de mûrissement de ce projet a également permis d'adopter un schéma de méthanisation à l'échelle du pays. "Nous avons réalisé un état des lieux sur l’ensemble du territoire du pays des Mauges en vue d’identifier les sites ayant les meilleures capacités pour chacune des différentes étapes du processus : production du gaz, injection du biogaz, absorption de la chaleur produite. Chaque communauté de communes sait désormais où peuvent être implantés des projets collectifs de méthanisation", indique l’élu.

L’unité de méthanisation en quelques chiffres
Ce premier projet collectif de méthanisation sur le pays des Mauges devrait être opérationnel en 2015, sur la zone d'activités de la commune de Chemillé. Il absorbera les effluents de 31 exploitations agricoles (80 agriculteurs environ) sur un rayon de 10 kilomètres transformant quelques 45.000 tonnes de matières fermentescibles en 2 millions de Nm3 de biométhane et des fertilisants solides et liquides. Le projet permettra d'économiser 6.000 tonnes équivalent CO2 soit les émissions annuelles de plus de 4 000 voitures.

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté de communes de la Région de Chemillé

Nombre d'habitants :

21284

Nombre de communes :

12
5 rue l'Arzille
49120 Chemillé-Melay

Christophe Dilé

Président

Gérard Vieau

Président de SAS Agri Métha Chemillois

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