Haut débit - Michel Mercier inaugure un NRA-ZO dans l'Indre et rappelle les priorités en matière de rattrapage numérique
Le président du conseil général de l'Indre, Louis Pinton, a ouvert ce 1er avril un noeud de raccordement à destination des abonnés en zone d'ombre ADSL (NRA-ZO) à Heugnes, un village de 440 habitants situé dans le nord ouest du département. Pour l'occasion, Michel Mercier, le ministre de l'Espace rural, avait fait le déplacement. Une façon de signifier que la couverture numérique est bien l'une des priorités de sa politique d'aménagement du territoire.
Depuis la signature de la charte "département innovant" avec France Télécom, en décembre 2004, 98% des lignes téléphoniques de l'Indre étaient éligibles à l'ADSL. Pour étendre le haut débit à 100% (soit 2.000 foyers concernés), le conseil général a retenu deux solutions.
La première consiste à aider l'équipement individuel, notamment satellitaire, des foyers isolés. Un Fonds départemental à l'installation d'une connexion bidirectionnelle permet d'attribuer une aide de 80% (plafonnée à 400 euros) pour l'installation d'une antenne satellitaire. A la fin de l'année 2009, 117 particuliers en ont bénéficié dans 92 communes éligibles.
La seconde vise à étendre l'offre ADSL sur 44 communes par la mise en service de NRA-ZO. Cette technologie vise à installer un DSLAM (équipement ADSL normalement situé dans un central téléphonique) dans certains sous-répartiteurs où les lignes téléphoniques sont regroupées. Le conseil général a déployé ces équipements sous sa maîtrise d'ouvrage. La création de 21 sous-répartiteurs va permettre d'étendre la couverture ADSL à plus de 1.330 nouvelles lignes. Le département consacre 1,66 million d'euros à la mise en place de ces NRA-ZO.
Schéma d'aménagement numérique
Ce plan s'inscrit dans le cadre du contrat de projet Etat-Région 2007/2013 et son objectif de résorbtion des zones blanches haut débit. A l’échelle de la région Centre, il a permis d’apporter le haut débit à 14.000 foyers, pour un financement public de 10,4 millions d'euros (Etat 1,2 million euros, région 0,7 million d'euros, Feder 3,8 millions euros, conseils généraux 4,8 millions d'euros).
"Les collectivités sont les mieux placées pour définir leur stratégie numérique et leurs priorités. Le schéma directeur très haut débit doit être l’expression d’un projet de développement territorial. L’instance de concertation régionale sur l’aménagement numérique, mise en place à la demande du Premier ministre, a vocation à être le lieu privilégié d’une concertation entre acteurs publics et opérateurs pour déterminer la meilleure stratégie de couverture de l’ensemble d’une région en très haut débit", a conclu le ministre. Lequel a ensuite rappelé les dernières initiatives du gouvernement en faveur de ce chantier de rattrapage numérique. 2 milliards d'euros de l’emprunt national y seront consacrés, dont près d’1 milliard pour amorcer le Fonds d’aménagement numérique du territoire, issu de la loi Pintat (250 millions pour les solutions satellitaires). La Datar et des services de l’Etat en région sont mobilisés pour accompagner les schémas directeurs numériques des territoires. Le programme national de déploiement du très haut débit, annoncé par le Premier ministre le 18 janvier dernier, devrait donner lieu à un appel à projets avant la fin de l'année. L’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit d’ici à 2025, comme annoncé par le président de la République lors de la clôture des Assises des territoires ruraux à Morée le 9 février dernier.
Luc Derriano / EVS