Mix énergétique pour les réseaux de chaleur de Boulogne-sur-Mer (62)

Dans la dynamique du Grenelle de l'environnement, les élus de Boulogne-sur-Mer s'étaient engagés en 2008 à développer leur commune "durablement". Deux réseaux de chaleur ont été réalisés depuis 2012. Ils couvrent la moitié de la ville et permettent à un Boulonnais sur trois de se chauffer à moindre coût. Plus de 80% de l'énergie utilisée est renouvelable.

En 2010, lorsqu’a été lancée l'étude de faisabilité d'un réseau de chauffage urbain à Boulogne-sur-Mer, la ville ne disposait que d'un petit réseau de chaleur vétuste, alimentant un quartier d'habitat social, qui devait être entièrement reconstruit. La première approche a consisté à envisager l’extension de ce réseau au quartier voisin. L'étude a montré qu'un deuxième réseau pouvait être mis en place simultanément dans le quartier de la Liane qui jouxte le centre-ville, de part et d'autre de la rivière. L’occasion de créer un mix énergétique.

Trois nouveaux venus : biomasse, eaux usées et incinérateur

Sur le quartier d’habitat social du Chemin Vert, la chaufferie gaz, comprenant une part de fourniture de chaleur et une autre d’électricité, a été complétée par une chaufferie biomasse qui fournit 60% de la chaleur à partir de la combustion de bois sous forme de plaquettes forestières. Le gaz vient en appoint à hauteur de 40% et la cogénération a été maintenue.

Quant au nouveau réseau créé sur le quartier de la Liane, il fonctionne grâce à la récupération de chaleur provenant d'une station d'épuration et d'un incinérateur proches. Trois pompes à chaleur captent les calories des eaux usées, tandis que la chaleur générée par l’incinération des boues, jusque-là perdue, est récupérée. Le gaz, là encore, est utilisé en appoint.

Globalement, le mix énergétique des réseaux de chaleur qui couvrent la moitié du territoire de Boulogne-sur-Mer, s'établit de la manière suivante : biomasse 40,8%, pompes à chaleur 23,4%, récupération de la chaleur produite par l'incinérateur 18,7%, gaz 17,1% soit un total de 83% d'énergies renouvelables.

L’investissement pour la réalisation de ces réseaux de chaleur s’élève à 11,3 millions d'euros hors taxes, subventionnés à hauteur de 4,3 millions par le fonds Chaleur, mis en place dans le cadre du Grenelle de l'environnement et géré par l’Ademe.

6.000 ménages raccordés avec une réduction de leur facture

"La ville a signé en octobre 2012 une délégation de service public pour la gestion de ces réseaux de chauffage urbain, en assignant au délégataire un double objectif : réduire de 10% la facture énergétique des 6.000 ménages raccordés aux réseaux de chaleur et diminuer significativement les émissions de dioxyde de carbone", explique le responsable du pôle Espace public et développement durable, Ludovic Fayeulle.

En 2016, les chiffres sont très encourageants. La facture des usagers a baissé dès la première année de 5% et les hausses du prix du gaz n'ont plus qu'une faible incidence sur la facture globale. Année après année, en fonction des fluctuations du prix du gaz, l'écart se creuse et l’objectif de réduction de 10% se rapproche. En ce qui concerne les émissions dioxyde de carbone, elles ont été réduites en 2015 de 3.600 tonnes.

Déjà des perspectives d’extension

Le nouveau réseau à peine achevés, une extension est déjà envisagée par la commune. En effet, le Centre national de la mer, Nausicaa, qui accueille déjà 600.000 visiteurs par an, doit agrandir son périmètre : situé à proximité du quartier de la Liane, il pourrait à cette occasion bénéficier de ce réseau de chaleur moyennant l'implantation d'une nouvelle chaufferie alimentée au bois.

Luc Blanchard, Studio Graph, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info 

Commune de Boulogne-sur-Mer

Nombre d'habitants :

43000
Place Godefroy de Bouillon
62200 Boulogne-sur-Mer

Frédéric Cuvillier

Maire

Ludovic Fayeulle

Responsable du pôle Espace public et développement durable au sein de la direction du développement

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