Mobijump, la plateforme de mobilité en Pays d'Alençon (61)

Véritable frein à l’emploi, la mobilité est une problématique pour tous les territoires. A Alençon, la plateforme Mobijump, installée dans un centre social, propose depuis 2013 un ensemble de solutions, en lien avec des partenaires associatifs, publics et privés. Reste que la partie rurale du territoire peine à profiter du dispositif.

Au cœur du Pays d’Alençon, la ville d’Alençon (27.000 habitants) bénéficie d’un réseau de bus dont le service s’arrête à 19 heures, tandis que la communauté urbaine d’Alençon propose un transport à la demande pour ses 36 communes. Mais ces solutions ne couvrent pas tous les besoins.
Ensemble, le centre social Edith-Bonnem, le Pays d’Alençon et le département de l’Orne ont eu l’idée de construit une plateforme Mobilité, avec le soutien actif de la Direccte.

Installé au centre social

L’accueil Mobijump est installé à Alençon, au sein du centre social Edith-Bonnem qui dispose d’un pôle insertion. Y étaient déjà déployés depuis 2006 deux services : la location de voiture et l’auto-école associative (voir en fin d’article).
Aujourd’hui, véritable lieu ressource, son objectif est d’être en capacité de répondre aux besoins les plus divers. Il proposer des aides à la mobilité sous des formes les plus diverses : accompagnement individuel, location de véhicules, formation, micro-crédit. La plateforme offre bien sûr également un espace documentaire, et un site internet. Il bénéficie d’aides diverses pour assurer son fonctionnement (voir encadré en fin de texte).

Recrutement d’une conseillère Mobilité

Bien plus qu’un site internet, la plateforme Mobijump est un dispositif qui associe l’accueil sur place pour informer, accompagner et conseiller. Pour cela, le centre social a recruté une conseillère mobilité -sur un poste en emploi aidé- pour animer le dispositif.
Mobijump accueille gratuitement des personnes qui viennent de manière spontanée, ou orientées par des prescripteurs, par exemple pour lever des freins psychologiques. "Récemment, j’ai accueilli une personne qui n’avait jamais pris le bus, raconte la conseillère mobilité Audrey Motas Nocera. Ensemble, nous avons regardé comment lire le plan des bus et les horaires, puis, je l’ai aidé à trouver le meilleur abonnement dans sa situation".
Au-delà, La plateforme propose également un diagnostic mobilité individuel approfondi, réalisé à partir d’un questionnaire informatique, suivi d’un entretien avec la conseillère mobilité et une assistante sociale, qui orientent ensuite la personne vers les solutions adaptées, tels que la lutte contre l’illettrisme ou les ateliers collectifs Mobijump. Cette offre, payante, a du mal à attirer des participants, reconnait la conseillère.

Jouer le rôle de centre de formation en mobilité

Mobijump souhaite se positionner comme lieu ressources pour les formations en mobilité. La plateforme propose une série d’ateliers collectifs, sur des sujets très pratiques : "Comment bien acheter une voiture d’occasion", "Remise à niveau du code la route…. Ils sont animés soit par la conseillère mobilité avec des personnes de l’équipe du centre social, soit par des partenaires, tels que la Prévention routière.
L’ensemble a permis de constituer un catalogue de formations qui est proposé à des organismes (collectivités locales, structures d’insertion..), soit gratuitement soit sur une base forfaitaire. En 2016, une quarantaine d’agents de la ville d’Alençon ont suivi une sensibilisation au vélo à assistance électrique.

S’appuyer sur une large palette de partenaires publics et privés

Des organismes telles que la Mission locale, Pôle Emploi, les structures d’insertion- sont essentiel pour faire connaitre le dispositif auprès des public et jouent un rôle de prescripteurs.
Par ailleurs, les partenaires de la mobilité jouent un rôle essentiel dans le dispositif : auto-école associative, service de location de véhicules N@vette, prestataires de location de deux-roues.
Les différentes actions proposées par le centre social, ateliers, location de voiture et auto-école ont bénéficié à 300 personnes en 2016 et le site Internet Mobijump compte entre 300 et 400 connexions par mois.

La problématique du monde rural

La plateforme de mobilité Mobijump étend son périmètre d’action sur l’ensemble de son territoire (136 communes, 88.000 habitants). Reste que seule une petite partie des bénéficiaires reçus à Mobijump sont issues des communes rurales en raison de difficultés de… mobilité ! "J’ai déjà effectué des permanences dans le monde rural, mais elles n’ont pas fonctionné, observe la conseillère mobilité. Nous avons des demandes de covoiturage sur certains villages, malheureusement, il n’y a pas d’offre !"
En 2017, un nouveau travail est engagé avec les élus pour réaliser un véritable diagnostic dans les 136 communes du Pays d’Alençon.

Eléments financiers
Le lancement de la plateforme a bénéficié de finement européen Leader. Quant au fonctionnement, une part de subvention de la communauté urbaine d’Alençon au centre social est affectée au dispositif Mobijump, auquel s’ajoute une aide du département (4.000 euros/an) et de la DIreccte (6.000 euros/an).

 

Intégrées au centre social : auto-école associative et location N@vette
L’auto-école associative propose trois sessions de 12 places par an à un public en insertion, au prix de 250 euros. Avec des résultats probants : 100% de réussite à l’examen du code de la route et 65 à 70% pour le permis de conduire. Via le service N@vette , le centre social loue six véhicules à 3 euros par jour pendant une durée maximale de deux mois. Le dispositif profite à une cinquantaine de personnes par an.
Pour accéder à ces deux services, les bénéficiaires doivent être orientés par un référent socio-professionnel.

Conseil départemental de l'Orne

Nombre d'habitants :

288848
27, boulevard de Strasbourg
61017 Alençon cedex

Maryse Oliveira

Conseillère en charge de l'action sociale

Centre social Edith-Bonnem

Place Edith-Bonnem
61000 Alençon

Audrey Motas Nocera

Animatrice Mobilité

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