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Emploi - Mobilité professionnelle et mobilité géographique vont de plus en plus souvent de pair

La mobilité des Français est en hausse. C'est ce que confirme le rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) sur les trajectoires et les mobilités professionnelles rendu public le 16 septembre. Ainsi "le taux annuel de mobilité des ménages, après avoir décru au début des années 1990, est remonté en 2002 à un taux significativement supérieur à celui qui prévalait en 1984", assure le rapport, chiffres à l'appui : de 6,6% en 1984, et jusqu'à 6,2% en 1992, ce taux est passé à 7,4% en 2002. Les statistiques sur les changements de résidence confirment cette analyse. Entre 1999 et 2004, 19,5 millions de personnes ont ainsi changé de logement en France métropolitaine, et parmi elles, 3,8 millions ont changé de région. "Près de deux individus sur cent ont changé de région chaque année, soit le taux le plus élevé atteint depuis cinquante ans", indique le rapport du COE. Globalement, les Français feraient même partie des travailleurs les plus mobiles en Europe. D'après une enquête Eurobaromètre réalisée en 2005, 25% des actifs français déclaraient avoir eu, au cours de leur carrière, une expérience professionnelle dans une région autre que celle de leur emploi actuel. En moyenne, en Europe, ils ne sont que 15% dans ce cas. "Par ailleurs, les Français étaient les plus nombreux à se déclarer prêts à déménager dans une autre région ou un autre pays s'ils étaient au chômage", ajoute le rapport. Un point important si l'on en croit le COE qui fait le lien entre la mobilité géographique et le retour à l'emploi ou l'accès à une promotion professionnelle. "Le taux de promotion professionnelle des salariés est toujours plus élevé pour ceux qui changent de lieu de résidence, et ce quel que soit le critère de mobilité retenu : changement de région, de département, de zone d'emploi ou d'aire urbaine. Réciproquement, le taux de mobilité résidentielle des salariés est toujours plus fort pour ceux qui ont obtenu une promotion", détaille le document.
S'agissant des trajets domicile-travail, le rapport indique que la majorité des salariés travaillent désormais dans une commune différente de celle de leur domicile. La proportion de personnes dans ce cas est ainsi passée de 46,1% en 1982 à 52,3% en 1990, et à 60,9% en 1999. "Si les changements de résidence sont légèrement plus fréquents aujourd'hui, les actifs travaillent également de plus en plus loin de chez eux", précise le COE dans son rapport. La distance domicile-travail moyenne était de 25,9 kilomètres en 2004. Le rapport aborde aussi la question des transitions professionnelles sur le marché du travail, qui ont globalement augmenté, plus particulièrement pour les jeunes et les salariés peu qualifiés. Il fait enfin la synthèse d'une étude TNS-Sofres sur la mobilité vue par les salariés (voir notre article du 5 juin 2009) réalisée en avril 2009. Etude qui révèle que 46% des salariés du privé âgés de plus de trente ans ont connu au moins une mobilité professionnelle au cours des cinq dernières années.

 

Emilie Zapalski