Environnement / Santé - "Non aux oeufs de cage dans les cantines", une pétition réclame des "maires poules"
Parce que 69% des poules pondeuses élevées en France sont enfermées à longueur de journées dans des cages, ce qui signifie qu'elles ne verront jamais le jour, ne déploieront jamais leurs ailes, ne gratteront jamais le sol, et parce que les cantines scolaires de nos enfants fournissent les oeufs de ces vies de misère, la CIWF (Compassion in World Farming), une association qui milite en faveur d'un élevage respectueux, a remis fin avril à l'Association des maires de France (AMF) une pétition de près de 60.000 signatures de citoyens demandant à ce que les mairies cessent de s'approvisionner avec des œufs de poules élevées en cage pour leurs cantines scolaires et municipales. Paris, Marseille, Aubagne, Mûrs-Erigné, et d'autres villes ont déjà cessé d'utiliser des œufs de cage dans leurs cantines, alors qui seront les prochaines ?
En France, la loi a autorisé les cages de batterie conventionnelles jusqu'en 2012 (l'élevage des poules pondeuses en cage a été banni cette année-là dans tous les pays européens). Depuis les cages dites "enrichies" ont fait leur apparition. Afin de respecter les habitudes d'une poule, des perchoirs, bacs à poussières et un compartiment de nidification sont installés, ainsi qu'une zone où elles peuvent gratter. Pour certains agriculteurs, les poules peuvent se déplacer dans la cage, et cette forme d'exercice diminuerait le taux de mortalité. Pour les associations de défense des animaux, une cage demeure une cage. La démarche de l'association est de faire prendre conscience qu'en France, 31 millions de poules pondeuses vivent enfermées dans des cages au sol grillagé, et que le sort de celles-ci réside entre les mains des citoyens. Des citoyens qui élisent des maires, seuls "responsables des approvisionnements des cantines de leur ville, et qui ont le pouvoir de refuser les œufs de cage et d'impulser une dynamique favorable au développement des modes de production alternatifs".
Un sondage a par ailleurs été réalisé les 10 et 11 septembre 2014 auprès de la population française par l'institut de sondage Opinion Way : 90% des personnes interrogées estiment que l'élevage en cages des poules pondeuses devrait être interdit, 84% des personnes interrogées déclarent être favorable à la suppression des oeufs de batterie dans les supermarchés en France. Combien seront-elles à estimer que les cantines devraient cesser de fournir à nos enfants les oeufs d'animaux martyrisés ? L'association appelle donc les citoyens à interpeller leurs maires afin de les convaincre.
Par ailleurs, pour savoir ce que vous mangez, sur chaque emballage le mode d'élevage doit être précisé et sur chaque œuf est inscrit un code : il indique les conditions de vie de la poule qui l'a pondu. Devant les lettres du pays d'origine (FR par exemple), un chiffre allant de 0 à 3 permet de savoir si cette poule vit en cage, au sol en bâtiment fermé, ou si elle a un accès au plein air Marquage des oeufs et étiquetage.
Des oeufs de poules élevées en plein air dans nos cantines... un espoir pour demain ou quand les poules auront des dents ?