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Observatoire climat-énergie : des résultats 2020 "en trompe-l'œil", selon le Réseau Action Climat

Les derniers chiffres de l'Observatoire Climat-Energie publiés ce 26 septembre par le Réseau Action Climat montrent que l'arrêt brutal de nombreuses activités a entraîné une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre en 2020. Mais sans changements structurels profonds, il y a un fort risque de rebond, tempère l'association. Les transports, l'agriculture et l'industrie restent les secteurs les plus émetteurs. L'observatoire constate aussi un retard persistant sur les énergies renouvelables et les économies d'énergie.

Avec un arrêt brusque de nombreuses activités durant plusieurs mois, la crise sanitaire a entraîné une baisse "drastique" des émissions brutes de gaz à effet de serre (GES) en France en 2020, de quasiment 10% par rapport à 2019, constate l'Observatoire Climat-Energie du Réseau Action Climat (RAC), dont la nouvelle édition a été mise en ligne ce 26 septembre. Si ces données encore provisoires permettent de respecter les objectifs de la Stratégie nationale bas carbone, la baisse conjoncturelle constatée risque d'être "très temporaire", relativise l'association qui voit dans 2020 une "année en trompe-l'œil". La baisse n’était que de 2% environ entre 2018 et 2019 et sur la décennie, la moyenne était de 1,5% par an, alors que le Haut Conseil pour le Climat recommande d’atteindre au moins 3% de réduction par an à partir de 2021, puis 3,3 % à partir de 2024, rappelle-t-elle. "Il y a de plus un fort risque de rebond, car pour réduire durablement, il est nécessaire d’effectuer des changements structurels profonds et durables, ce qui n’est pour l’instant pas le cas", souligne-t-elle.

Les transports, secteur le plus émetteur de GES

Les trois secteurs les plus émetteurs restent les mêmes : les transports (29%), l’agriculture (21 %) et l’industrie (19 %). "Les transports sont le seul secteur où, outre 2020, les émissions ont augmenté depuis 1990, relève le RAC. L’agriculture et l’industrie quant à elles ne connaissent pas de baisse assez importante et peinent à atteindre leurs objectifs." Pour l'association, une accélération durable de la baisse des émissions est d'autant plus nécessaire que la France va devoir s’aligner avec le nouvel objectif européen de baisse de 55% des émissions en 2030.

Retard persistant sur les énergies renouvelables

Enfin, l'observatoire pointe le retard de la France en matière d'énergies renouvelables et de réduction des consommations d'énergie. "La part d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie en 2020 est seulement de 19 % alors que la France s’était engagée au niveau européen à atteindre 23 % à cette date, pointe le RAC. La France est l’un des plus mauvais élèves au niveau européen pour l’atteinte de son objectif dans ce domaine. Même si une accélération récente est à noter avec une poursuite du développement de l’éolien, en phase avec les objectifs fixés, et une croissance plus forte du solaire et du biogaz, il s’agit maintenant de passer réellement à la vitesse supérieure." L'objectif de baisse de la consommation d’énergie a connu quant à lui "une trajectoire bien trop lente" en 2020, année pourtant marquée par la crise sanitaire, "alors qu’il est urgent d’isoler les logements et de favoriser des modes de transport moins consommateurs d’énergie pour que les factures d’énergie des ménages n’explosent pas avec la hausse du prix des énergies", insiste le RAC.

 

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