Offices de tourisme rural : un Pays pilote une démarche de mutualisation (81)

Les prémices d’une mutualisation des moyens remontent aux années 1980, quand la région Midi-Pyrénées mit en place des unités de séjour touristique coordonnées par un chargé de mission. Durant la décennie suivante, le pays Vignoble Gaillacois Bastides Val Dadou (4 communautés de communes, 64 communes, soit 63.000 habitants) créa un syndicat mixte rassemblant ses communes et communautés. Avec comme objectif de travailler ensemble sur des actions de développement touristique, et de candidater aux subventions européennes. Puis, une taxe de séjour fut mise en place sur le périmètre du pays en 2006.

Deux ans de préparation pour créer un office du tourisme unique

Ces premières étapes franchies, l’idée de constituer un seul office du tourisme pour l’ensemble du territoire en regroupant les huit existants sur différentes communes, prit corps progressivement. Le projet fut véritablement lancé en 2008. "Sur notre territoire rural, l’offre est bien présente, mais elle est diffuse. Il nous fallait améliorer l’efficacité de notre politique touristique en mutualisant nos moyens financiers et humains tout en donnant davantage de cohérence à nos actions", souligne Paul Salvador, président du syndicat mixte et président de l’office du tourisme du pays Vignoble Gaillacois Bastides Val Dadou. Deux années de préparation avec les élus, les personnels et les prestataires de services touristiques furent nécessaires à la création de cet office unique. Entre temps, les communes ont pris la compétence tourisme pour la transférer au syndicat mixte du pays. Le 1er janvier 2010, le nouvel office voit le jour, avec un statut de service public administratif rattaché au syndicat. Il est piloté par un conseil d’exploitation qui réunit les partenaires publics et des acteurs privés du tourisme.

Une base administrative et huit bureaux d’information touristique en réseau

Les partenariats avec le département et la région ont conforté l’action du pays, grâce à leur contribution financière qui a notamment permis la création d’un poste de chargé de mission spécialisé en développement touristique (voir encadré). Le nouvel office fonctionne en réseau : avec une base administrative implantée à Gaillac, et huit "bureaux d’information touristiques" situés dans les anciens offices. L’office du tourisme du pays emploie onze personnes au total, dont huit dans ces bureaux d’information répartis sur le territoire. Le chargé de mission a joué un rôle clé en apportant son expertise à ces personnels qui étaient déjà en place dans les anciens offices. Rebaptisés "conseillers en séjour", ces agents ont suivi en outre des actions de formation délivrées notamment par la fédération régionale des offices de tourisme et syndicats d'initiative (Frotsi) pour être en mesure de délivrer une information homogène et complète sur l’ensemble des activités du pays, et non plus sur leur seul territoire.

Site internet, signalisation, communication globale et nouvelles offres… voient le jour

Près de quatre ans après le lancement de l’office du tourisme du pays, les changements sont visibles aux yeux des touristes et des professionnels. Un portail internet a été développé et est actualisé en continu. L’office a également conduit des projets sur la signalisation des hébergements, la communication (guide pratique du pays, photothèque, calendrier des animations du pays), et est présent lors des salons du tourisme. L’offre touristique a été diversifiée, notamment autour de l’œnotourisme, du patrimoine et des paysages. Des partenariats avec les prestataires sont en marche. Logiquement avec les viticulteurs, dont les caveaux assurent aussi la fonction de point d’accueil, ce qui permet de les impliquer dans le développement du tourisme local.

Adapter les outils aux nouvelles manières de pratiquer le tourisme

"La professionnalisation de notre action est un point essentiel qui a contribué à l’augmentation de la fréquentation touristique sur le périmètre du pays. Les revenus de la taxe de séjour, à taux inchangé, sont passés de 65.000 à 90.000 euros sur les sept dernières années. Mais il serait immodeste de prétendre que cette hausse est due uniquement à la création du nouvel office. Les actions que lancent le département et la région y ont aussi contribué", précise le président du pays. "Pour les territoires ruraux caractérisés par un tourisme diffus, ces dispositifs de mutualisation compensent le manque de moyens et permettent de générer, de surcroît, des subventions du département, de la région et de l’Europe. À mon avis, les territoires qui ne s’engageront pas dans une démarche similaire manqueront de moyens pour adapter leurs outils aux nouvelles manières de pratiquer le tourisme."

Victor Rainaldi pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

 

Aspect financier et soutien du département du Tarn et de la région Midi-Pyrénées
Les partenariats avec le département et la région ont conforté l’action du pays. Le poste de chargé de mission a été d’abord financé par le conseil régional, puis le département a pris le relais et aujourd’hui il est pris en charge pour moitié par le conseil général et pour le restant par le pays. Le budget de l’office du tourisme qui s’élève à 600.000 euros annuel est alimenté par les contributions des communautés de communes, la taxe de séjour, ainsi que par les aides apportées par la région, le département et l’Europe.

Le territoire du pays Vignoble Gaillacois, Bastides et Val Dadou
64 communes
Superficie : 1.207.92 km2
Densité : 52.8 hab/ km2
Quatre communautés de communes :
Tarn et Dadou (29 communes)
Vère Grésigne (19 communes)
Pays Salvagnacois (8 communes)
Rabastinois-Cora (7 communes)