Orb-Jaur : préserver les cours d'eau et limiter les débordements lors des crues

Dès la fin des années 1990, la communauté de communes Orb-Jaur (Hérault), a établi un programme d'actions pour une gestion durable des rivières et des cours d'eau. Grâce à la prévention et à l'entretien des berges, la collectivité cherche à limiter les risques d'inondations et les dommages qui en découlent. D'ici la fin de l’année 2010, soixante kilomètres de berges seront restaurés.

La communauté de communes Orb-Jaur (onze communes, 3.700 habitants) tient son nom de deux cours d'eau : le fleuve Orb et la rivière Jaur. Les orages provoquent de brutales variations de débit pouvant provoquer des crues de grande ampleur, comme ce fut le cas en 1996. Cet épisode a entraîné la création du Syndicat Mixte des Vallées de l'Orb et du Libron (SMVOL) et les prémisses d'une politique de prévention des risques. Le SMVOL assiste l'ensemble des maîtres d'ouvrages de la vallée, soit quatre-vingt communes regroupées en syndicats ou en intercommunalités. Il accompagne ainsi la communauté de communes Orb-Jaur qui s'était engagée dans la restauration et l'entretien des rivières et des cours d'eau dès 1996, pour limiter l'érosion des berges et l'impact des inondations. La communauté a signé le contrat de rivière (un programme pluriannuel) avec le syndicat mixte. "Le SMVOL met à sa disposition un technicien de manière ponctuelle, afin de l'accompagner dans ses démarches : diagnostic des travaux à réaliser, montage des dossiers de subvention, repérage des zones sensibles, préparation des appels d'offre et suivi de travaux", explique Vincent Darles, technicien rivière au SMVOL. Ce programme d'action a vocation à prévenir les risques sanitaires et à mettre en place une gestion durable des cours d'eau. "Longtemps, lutter contre les crues s'est limité à canaliser les cours d'eau. On ignorait les aspects environnementaux ; ce n'est plus le cas aujourd'hui", souligne Vincent Darles. Le SMVOL procède selon une classification d'enjeux gradués : certaines zones restent volontairement à l'état brut pour préserver les écosystèmes. D'autres sont prioritaires : elles se situent en amont des villes, des ponts, des parcelles agricoles, des infrastructures et des routes. La plupart de ces berges appartiennent à des personnes privées. "Les propriétaires ont l'obligation de les entretenir, mais beaucoup ignorent ou ne respectent pas cette loi. Parfois, l'entretien est maladroit ou seulement esthétique... Il faut donc les sensibiliser et faire preuve de pédagogie", indique Vincent Darles. Le SMVOL incite les collectivités à se substituer aux propriétaires, après avoir obtenu un arrêté préfectoral de travaux d'intérêt public. La communauté Orb-Jaur procède ainsi pour la restauration de ses berges.

Près de soixante kilomètres de berges à restaurer

Pendant cinq ans, la communauté Orb-Jaur est intervenue ponctuellement par le biais d'une équipe d'emplois verts. En 2008, elle a lancé sa première campagne de restauration sur vingt-quatre kilomètres de berges. En janvier 2010, une seconde tranche équivalente est prévue. Au total, soixante kilomètres de berges seront restaurés sur les cent cinquante kilomètres de cours d'eau du territoire communautaire. "Le temps de prévenir les riverains, de passer les marchés avec les entreprises et d'effectuer les travaux, une campagne dure 6 à 8 mois", précise Vincent Darles. La restauration consiste essentiellement à limiter les risques d'érosion et la concentration de troncs d'arbres et autres résidus qui obstruent les cours d'eau). Il faut enlever ces digues naturelles, abattre et élaguer les arbres le long des rives. "Les entreprises se limitent aux mesures de sécurité et de prévention, et n’enlèvent pas des ronces ou des arbres qui gêneraient les propriétaires. Tous les retraits sont justifiés, on ne veut pas appauvrir l'environnement des cours d'eau", souligne Vincent Darles. A l'issue de ces deux campagnes, trente kilomètres seront entretenus régulièrement, à raison de dix kilomètres par an. Ne disposant pas d’agents d'entretien, la communauté fera appel aux entreprises privées après appels d’offres. L'entreprise qui remportera le marché devra entretenir dix kilomètres de berges et intervenir sur une plus vaste étendue en cas d'aléas. "En procédant ainsi, on pérennise les actions d'entretien et on minimise les coûts car, dans le cadre de ces marchés, on bénéficie de financements extérieurs", précise Vincent Darles. Pour engager ces actions, la communauté Orb-Jaur a bénéficié de soutiens financiers de l'Europe, de l'Etat, du département, de la région et de l'Agence de l'eau à hauteur de 70 à 80% des montants engagés. Le montant des travaux varie selon leur importance (de 100.000 à 200.000 euros). La restauration des cours d’eau a coûté 130.000 euros. Si l'entretien ne garantit pas une protection totale en cas de crue, il limite les risques et réduit les coûts de rénovation dus aux inondations.

Laura Henimann / PCA, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils
 

Communauté de communes Orb-Jaur

Chemin des Pialettes
34700 Olargues
contact@cc-orb-jaur.fr

Vincent Darles Vincent Darles

Technicien Rivière au syndicat mixte des vallées de l'Orb et du Libron

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