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Emploi - Pacte de responsabilité : les transports urbains s'engagent à créer 1.200 emplois en trois ans

Transports urbains et services automobiles ont signé mercredi un accord pour définir leurs contreparties aux aides du pacte de responsabilité. Ce qui porte à huit le nombre de branches qui se sont engagées à ce jour. Le calendrier fixé par Manuel Valls d'ici la fin de l'année semble difficile à atteindre.

Les opérateurs de transports urbains et les partenaires sociaux (CFDT, la CFTC, la CGC et l'UTP) ont signé mercredi avec le ministre du Travail un accord de branche visant à créer 1.200 emplois en CDI en trois ans et embaucher 380 salariés en alternance d'ici à 2017. Cet accord s'inscrit dans le cadre du pacte de responsabilité lancé il y un an.
Il prévoit aussi d'augmenter la part des femmes dans la profession qui, hors RATP, regroupe 50.500 salariés. La mise en place d'un contrat d'études prospectives avec l'Etat est également à l'étude. L'idée serait de "dresser un diagnostic de l'emploi à court et moyen termes, développer une meilleure connaissance des métiers, des emplois et des qualifications, de leurs évolutions à partir des données économiques, démographiques, technologiques, organisationnelles et sociales, proposer des scénarios d'évolution à moyen terme", précise l'UTP dans un communiqué du 11 décembre.
Non signataire de l'accord, la CGT-Transports estime que "les promesses faites par le patronat ne sont que l'évolution naturelle des effectifs".
Enfin, une négociation sur la sécurisation des parcours professionnels des salariés sera engagée. L'accord sera suivi par la Commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE).
Un accord du même type a été signé, mercredi avec la branche des services automobile qui s'est fixé un objectif de 35.000 contrats de jeunes en alternance d'ici 2017. En revanche, il ne prévoit pas de création de postes en CDI, alors que les effectifs de la branche qui emploie 405.000 personnes sont en régression depuis plusieurs années. Ce qui pose question sur la définition exacte des "contreparties". A ce titre l'accord signé récemment par la métallurgie ne prévoit lui non plus que des engagements dans l'alternance...

Huit accords conclus

La signature de ces deux accords porte "au nombre de 8 le nombre d'accords conclus, dont 7 l'ont été dans les 50 plus grandes branches", indique le ministère, dans un communiqué, jeudi. La chimie à ouvert le bal en juillet, avec 47.000 créations de postes prévues. Les autres branches sont la métallurgie, les industries de carrières et matériaux de construction, le textile, la propreté et, la semaine dernière, l'assurance (38.000 embauches de prévues).
Ces accords visent à apporter des contreparties aux 40 milliards d'euros d'allègement de charge et de fiscalité prévus dans le pacte de responsabilité lancé fin 2013 (30 milliards d'allègements du coût du travail, dont 20 milliards d'euros du crédit d'impôt compétitivité emploi, et 10 milliards de réductions d'impôts). Un comité de suivi des aides aux entreprises a été mis sur pied début novembre. Il fait office d'"observatoire des contreparties" tel que promis par François Hollande au moment du lancement du pacte de responsabilité (il s'agit en fait d'étendre les compétences du comité de suivi du Cice à l'ensemble des aides du pacte).
Alors que le chômage atteint le record de 3,7 millions de demandeurs d'emploi en octobre, le gouvernement table sur la création de 200.000 emplois. Souhaitant presser le pas, Manuel Valls avait dit espérer, le 7 décembre sur France 2, que "plus de la moitié des salariés" seraient concernés d'ici la fin de l'année. Ce qui s'avère compliqué. Selon les calculs de l'AFP, les 8 branches signataires à ce jour représentent 3 millions de salariés sur les 18 millions de salariés dans le privé, dont 11,4 millions dans les 50 premières branches.