Education - Palmarès des lycées 2014 : en valeur ajoutée, la Seine-Saint-Denis se démarque
Dans son palmarès des résultats au bac 2014 (fondés sur 4.340 lycées, publics et privés), le ministère de l'Education nationale part à la recherche de la valeur ajoutée des lycées, plutôt que de s'arrêter à une simple lecture du taux de réussite. Dans une note, il précise qu'il souhaite ainsi aller au-delà "du classement des lycées en proposant, à travers cette notion de 'valeur ajoutée', une image de la réalité complexe et relative que constituent les résultats d'un établissement". "Un taux de réussite au baccalauréat ne suffit pas à décrire la performance d'un lycée. Un établissement prestigieux de centre-ville qui sélectionne ses élèves affichera forcément un meilleur taux qu'un lycée de banlieue défavorisé", explique Catherine Moisan, directrice de la Depp, la direction statistique du ministère.
Des Ival pour mesurer la performance des lycées
"La valeur ajoutée d'un établissement mesure la différence entre les résultats obtenus et les résultats attendus", résume Catherine Moisan. Pour calculer la valeur ajoutée d'un lycée pour un lycéen (donc sa capacité à, d'une part, le mener au diplôme et, d'autre part, à le lui faire obtenir), le ministère de l'Education se base sur des indicateurs, les fameux "Ival" (indicateurs de valeur ajoutée). Le premier étant le taux de réussite au baccalauréat (la proportion de bacheliers parmi les élèves ayant passé le baccalauréat). Viennent ensuite le taux d'accès au baccalauréat (qui représente la proportion d'élèves de seconde ou de première qui obtiennent le baccalauréat en restant dans l'établissement) et la proportion de bacheliers parmi les élèves qui quittent l'établissement. "La combinaison de ces trois indicateurs permet d'évaluer la capacité de l'établissement à accompagner ses élèves depuis la seconde jusqu'à l'obtention du diplôme, à les faire réussir en évitant les décrochages", souligne Catherine Moisan.
Pour chaque indicateur, le ministère a calculé, outre le "taux brut" ou taux obtenu, le "taux attendu" par rapport au reste de l'académie et au reste de la France. La méthode de calcul du "taux attendu" repose sur des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l'entrée du lycée, origine sociale) et des facteurs liés aux caractéristiques de l'établissement (composition sociologique et offre de formation). La différence entre les taux brut et attendu permet de déduire la "valeur ajoutée d'un établissement", valorisée par le ministère.
La Seine-Saint-Denis tire son épingle du jeu
Le ministère a distingué plusieurs lycées qui non seulement ont fait mieux réussir leurs élèves au bac 2014 que des lycées comparables, mais qui s'avèrent performants dans la durée (une performance examinée sur les trois dernières éditions du baccalauréat).
Parmi les établissements "champions". Neuf lycées généraux et technologiques, dont cinq en Seine-Saint-Denis : Le Corbusier à Aubervilliers, Paul-Eluard à Saint-Denis, Voillaume à Aulnay-sous-Bois, Alfred-Nobel à Clichy-sous-Bois, Maurice-Utrillo à Stains, mais aussi Galilée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Romain-Rolland à Goussainville (Val-d'Oise), le lycée adventiste Rama en Martinique et Fium'Orbu en Haute-Corse.
L'enseignement professionnel n'est pas en reste, avec 15 lycées qui s'illustrent "dont les élèves de première sont plus nombreux qu'attendu à accéder au bac, qui affichent une réussite bien meilleure qu'attendue à l'examen en 2014, et se révèlent performants sur la durée" : trois lycées en Guadeloupe (Georges-Nicolo à Basse-Terre, Iles du Nord à Saint-Martin, Pointe-Noire à Pointe-Noire), Joseph Zobel à Rivière Salée (Martinique), deux dans l'académie de Nancy-Metz (Jean-Morette à Landres, Condorcet à Schoeneck), trois dans l'académie de Versailles (Georges-Brassens à Courcouronnes, Newton-Enrea à Clichy, Jean-Jaurès à Argenteuil), ainsi que Marcel-Deprez à Paris, Paul-Le-Rolland à Drancy (Seine-Saint-Denis), Saint-François-de-Sales à Gien (Loiret), Saint-Joseph à Hazebrouck (Nord), Astier à Aubenas (Ardèche) et Ste-Marthe-St-Front à Bergerac (Dordogne).