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Rythmes scolaires - Paris passera aux nouveaux rythmes scolaires dès la rentrée 2013

La décision se faisait attendre, elle arrive à point nommé. Paris passera à la semaine de 4,5 jours dès la rentrée 2013. Lille venant d'informer de son intention d'attendre 2014, à l'instar d'autres grandes villes françaises, nul doute que Vincent Peillon a accueilli la nouvelle avec soulagement.

La ville de Paris passera bien aux nouveaux rythmes scolaires souhaités par Vincent Peillon dans son projet de refondation de l'école dès la rentrée 2013. L'annonce faite par Bertrand Delanoë ce 18 mars semble salutaire. Après les reports annoncés à septembre 2014 par certaines grandes villes (UMP) de France (Marseille, Nice, Bordeaux, Le Havre, Toulon) mais également de gauche (Lyon, Montpellier, Metz et dernièrement Strasbourg, Amiens et Lille), le maire de Paris offre par son adhésion un soutien indéniable à Vincent Peillon en ajoutant la ville-capitale au rang de celles (comme Nantes, Rennes, Grenoble, Angers, Dijon, Brest, Clermont-Ferrand, Limoges, Tours...) qui appliqueront la réforme des rythmes scolaires dès septembre prochain.

Activités périscolaires les mardis et vendredis de 15h à 16h30

En dépit de l'opposition du PCF, du parti de gauche et de l'UMP, mais finalement soutenu par les Verts, qui ont obtenu plusieurs satisfactions dont l'embauche d'Asem (agents spécialisés des écoles maternelles), le maire de Paris, assuré d'avoir la majorité au conseil de Paris les 25 et 26 mars, a d'ores et déjà annoncé "s'engager à embaucher et titulariser le personnel nécessaire pour mener à bien cette réforme" et que "la ville prévoit des activités périscolaires organisées les mardis et vendredis de 15h à 16h30, la demi-journée supplémentaire de classe ayant lieu le mercredi matin".
"La ville de Paris a d'une part la capacité de mettre en oeuvre dès la rentrée de septembre la réforme et d'autre part de proposer aux 137.000 enfants qui y résident des activités de qualité", a ainsi confirmé l'adjointe au maire de Paris chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative, Colombe Brossel, ce 18 mars en soirée sur BFMTV.
La somme de 50 millions d'euros en année pleine pour la mise en oeuvre de cette réforme dans la ville de Paris a été annoncée. Rassurant ses concitoyens parisiens, Bertrand Delanoë s'est aussitôt défendu de vouloir augmenter les impôts pour financer cette réforme : "Le moment d'application permet d'avoir un concours de l'Etat et de la CAF", a fait savoir l'édile faisant allusion au fonds d'amorçage de 250 millions d'euros promis par François Hollande pour aider les communes qui passeront en 2013 à la réforme, en précisant que "s'il devait rajouter quelque chose, il le ferait sans priver les Parisiens de quoi que ce soit".

J-14

Cette décision prise deux semaines avant la date butoir (le 31 mars toutes les communes devront avoir fait connaître leur choix) tombe à point nommé après une succession d'annonces de report de différentes villes.  Des reports qui sonnent comme des désaveux non de la réforme en elle-même (la majorité des maires qui ont exprimé leur souhait de passer en 2014 se disent en effet favorables à l'organisation de la semaine sur 4,5 jours), mais de son application jugée trop hâtive.
Martine Aubry, pour ne citer que la maire de Lille dont la décision était très attendue par Vincent Peillon, s'est félicitée du retour à la semaine de 4,5 jours mais préfère reporter à 2014 la mise en oeuvre de la réforme afin de "prendre le temps de la concertation". Un temps que plusieurs villes, quelle que soit leur taille, ont aussi décidé de prendre.
Mais le temps c'est aussi de l'argent. Que restera-t-il du fonds d'amorçage lorsqu'il aura aidé les communes qui seront passées en 2013 ? 600 millions d'euros est la somme estimée en année pleine pour les collectivités locales par l'Association des maires des grandes villes de France pour l'ensemble des enfants (frais de cantine, ramassage scolaire, recrutement, formation des animateurs…). Le problème du financement a été récurrent tout au long du parcours de cette réforme. Pourtant selon Patrick Bloche, maire du XIe arrondissement de Paris et président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, invité de BMFTV le 18 mars, qui s'est réjoui de l'annonce du maire de Paris, "ce sont davantage des problèmes d'organisation que des problèmes financiers qui nous sont remontés du terrain".

"Y a-t-il un plan B pour les communes qui coinceront en 2014"

Pour Camille Bedin, également présente à l'émission, la question primordiale demeure le financement de cette réforme qui divise. "Il faut réformer en profondeur, nous sommes d'accord sur la question des rythmes, mais comment fait-on ? Le ministre avait tous les pouvoirs, une majorité acquise et pourtant c'est la cacophonie depuis le début dans cette réforme. Qui va la payer ? 250 millions pour aider les villes qui passent en 2013 mais y a-t-il un plan B pour les communes qui coinceront en 2014", a interrogé la secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'égalité des chances qui craint encore plus d'inégalités avec cette réforme. Une question demeurée en suspens.
"Malgré les difficultés financières et organisationnelles" et après enquête, l'Association des petites villes de France, présidée par le PS Martin Malvy, a quant à elle assuré que 220 petites villes sur 500 ont déclaré avoir l'intention de mettre la réforme en oeuvre pour 2013. L'association affirme toutefois que plus de 88% des petites villes jugent le dispositif d'accompagnement de la réforme encore insuffisant et une très forte majorité de maires ont souligné le manque de temps dont ils disposent pour mettre en oeuvre la réforme, font remonter leurs inquiétudes, et souhaitent majoritairement la pérennisation du fonds d'amorçage.
De son côté la Fédération des villes moyennes (FVM), présidée par le PS Christian Pierret, assure que moins de 30 communes sur 200 villes adhérentes ont déjà décidé de s'engager en 2013.

Sandrine Toussaint
 

Toutes tendances confondues, les villes qui passent en 2013 et celles en 2014 (au 27mars)
2013 : Paris, Nantes, Rennes, Grenoble, Angers, Dijon, Brest, Clermont-Ferrand, Limoges, Tours, Quimper, Montreuil, Belfort, Aubervilliers, Bourges, Caen, Pau, Rouen, Saint-Etienne, Saint-Denis, Toulouse, Villeurbanne, Metz

2014 : Marseille, Lyon, Nice, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Le Havre, Lille, Toulon, Amiens, Dunkerque, Boulogne-Billancourt, Perpignan, Versailles, Reims
 

 

 

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