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Environnement - Paris va baisser de 8% le prix de l'eau potable au 1er juillet 2011

Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a annoncé le 22 mars une baisse de 8% du prix de l'eau potable à Paris à compter du 1er juillet prochain. Première diminution de ce prix depuis "plus de 25 ans", elle intervient 18 mois après le retour en régie publique de la gestion de l'eau dans la capitale. La facture d'eau moyenne des Parisiens étant de 300 euros, et la part "eau potable" du prix de l'eau en représentant 34,71% (les redevances en constituent 27,5% et l'assainissement 37,25%), le gain pour les usagers tournera "autour de la dizaine d'euros par an", a précisé son adjointe chargée de l'eau Anne Le Strat (PS), présidente d'Eau de Paris.
Il sera réduit à "0,70 euro en moyenne par habitant et par mois", a affirmé à l'AFP Yves Contassot (EELV), qui s'est abstenu lors du conseil d'administration d'Eau de Paris ayant décidé cette diminution. L'élu écologiste a dénoncé "beaucoup d'effet d'annonce", lors de la Journée mondiale de l'eau, "pour des sommes absolument dérisoires".
Le prix de l'eau potable hors abonnement et hors taxes passera de 1,0464 euro par mètre cube à 0,9627 euro, alors qu'il est déjà inférieur à la moyenne nationale et "l'un des moins chers de France", selon la mairie. Bertrand Delanoë a souligné que le prix de l'eau "avait augmenté de 260%" sous la gestion de la droite "entre 1985 et 2000", avant qu'il "réussisse à le maintenir" grâce à une "négociation avec les partenaires privés", ce qui en faisait "l'eau la moins chère d'Ile-de-France".
Insistant sur la nécessité de "responsabiliser et d'encourager" les citoyens, comme les personnels d'Eau de Paris, il a indiqué qu'Eau de Paris a travaillé avec Paris Habitat, important bailleur social de la ville, pour mettre à disposition 15.000 économiseurs d'eau. Parallèlement, Eau de Paris a décidé de doubler en 2011 sa contribution au volet eau du Fonds de solidarité pour le logement (FSL), qui passe de 250.000 à 500.000 euros, afin d'aider les ménages en difficulté à payer leurs factures d'eau. A l'occasion du retour en régie, la ville a aussi mis en place un dispositif d'aide préventive à l'eau adossé aux aides au logement versées par la municipalité. 
Selon Anne Le Strat, la reprise en gestion publique a déjà permis des gains de 35 millions d'euros en moyenne annuelle. La baisse du prix de l'eau potable permettra, elle, "de restituer aux usagers parisiens 76 millions d'euros sur la période 2011-2015", a-t-elle ajouté.
Jean-Didier Berthault, porte-parole du groupe UMP, n'a pas pris part au vote d'Eau de Paris. Il a dénoncé "une nouvelle imposture de Bertrand Delanoë", affirmant que les investissements pour la modernisation du réseau, les usines et la qualité de l'eau se traduiront "inévitablement par une augmentation du prix de l'eau". Il a rappelé que le prix de l'eau potable devait selon une décision de décembre 2009 être stabilisé à Paris jusqu'à fin 2014 et souligne qu'Eau de Paris a décidé de passer à une formule d'indexation.
Yves Contassot a estimé pour sa part que la décision de baisse du prix de l'eau potable était "extrêmement risquée" sur le plan financier, reposant sur des hypothèses de baisse de la consommation d'eau (- 2% par an) et d'inflation pouvant être rapidement obsolètes. Il a aussi déploré que les cafés, hôtels, restaurants, "gros consommateurs d'eau", soient "les principaux bénéficiaires". Enfin, il a affirmé que la hausse de 7% attendue pour les redevances et l'assainissement pourrait faire que les usagers ne verront aucune baisse.

 

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