Plan national de restauration de la nature : la concertation préalable est lancée

Lancée ce 23 mai, la concertation publique préalable "Agir pour restaurer la nature" vise à préparer le plan national de restauration de la nature, qui sera transmis à la Commission européenne en septembre 2026.

Lors d’un déplacement ce 23 mai dans le Pas-de-Calais, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a donné le coup d’envoi de la concertation publique "Agir pour restaurer la nature" destinée à préparer le plan national de restauration de la nature que la France devra transmettre à la Commission européenne en septembre 2026. Le règlement européen pour la restauration de la nature adopté le 24 juin 2024, dont l’objectif est de restaurer au moins 20% des zones terrestres et 20% des zones marines d’ici à 2030, prévoit en effet que chaque État membre élabore un plan de ce type à l’horizon 2050, avec des étapes clés dès 2030 et 2040.

Questions ouvertes autour de trois axes de réflexion 

"Coconstruit avec l’ensemble des acteurs et des citoyens, ce plan permettra à la France de fixer un cap ambitieux concernant la restauration des habitats naturels dégradés identifiés comme importants pour la conservation de la biodiversité au sein de l'Union européenne : les milieux agro-pastoraux (prairies et pelouses) ; les milieux forestiers ; les landes, fourrés et steppes ; les milieux rocheux et dunaires ; les rivières et lacs ; les milieux humides", explique le ministère dans un communiqué. Ce plan sera aussi construit "en cohérence" avec la Stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB) adoptée à la fin de l’année 2023, souligne-t-il.

L’objectif de la concertation préalable, qui se déroule jusqu’au 23 août prochain, est d’amener chaque citoyen à s’interroger sur les enjeux de biodiversité autour de chez lui et de prendre part aux réflexions sur les priorités à mener. Les questions posées sont ouvertes et mentionnent trois axes de réflexion pour l’élaboration du plan : Où restaurer, selon quelles priorités ? Comment, avec quels leviers ? Pourquoi, avec quelle ambition ? 

Plusieurs modalités de participation sont prévues : webinaires, conférences, débats "La nature près de chez vous", mis en œuvre au niveau régional et local.

"Déclin continu" de la biodiversité en France

L’édition 2024 du rapport sur "l’état de l’environnement en France" mise en ligne par le ministère de la Transition écologique fin mars évoque "un déclin continu de la biodiversité" dans le pays et des "signaux inquiétants". "En 2019, sur le territoire métropolitain, seulement un habitat d’intérêt communautaire sur cinq présentait un état de conservation favorable, avec des variations importantes selon les régions biogéographiques" : les Alpes et les Pyrénées (un habitat sur trois en état de conservation favorable) présentent de meilleurs états de conservation que la région méditerranéenne (un habitat sur six en bon état de conservation). Par ailleurs, plus de la moitié des prairies et pelouses d’intérêt communautaire sont dans un état défavorable ou mauvais et les landes et fourrés sont globalement mieux conservés que les formations herbeuses.

Outre-mer, en 2020, 70% des récifs étaient en bon état dans les îles du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les îles Éparses de l’océan Indien mais 62% étaient dans un état dégradé aux Antilles françaises et dans l’océan Indien (Mayotte, La Réunion). Pour les mangroves, la situation est contrastée : 40% et 65% de la superficie des mangroves de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont été perdues alors que celle de Guadeloupe a connu une augmentation de 19% depuis 1950. De plus, la disparition des herbiers marins s’accélère et la biodiversité de la forêt guyanaise est en déclin en raison de la déforestation.

 

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