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Pôle emploi : avec le "pack démarrage", Jean Bassères s’attend à un progrès "considérable" dans le suivi des chômeurs

D’ici à la fin de l’année, les nouveaux demandeurs d’emploi seront accueillis pendant deux demi-journées dans les agences Pôle emploi. Un "changement considérable" en termes d’offre de services qui s’accompagne d’une forte montée en charge de l’accompagnement global. Si celle-ci devra être assurée en tandem avec les départements, reste à en préciser les modalités.

C’est l’un des chantiers majeurs de Pôle emploi. Cette année, l’accueil des demandeurs d’emploi au sein des agences va changer de forme. Au lieu de l’actuel entretien individuel de 45 minutes, les nouveaux inscrits passeront deux demi-journées en collectif avec des conseillers pour faire le point sur leur situation. Mis en place depuis l’an dernier dans 30 agences, ce "pack de démarrage" doit monter progressivement en charge au cours des prochains mois afin d’être généralisé d’ici la fin 2020. 

"L’objectif, c’est de repérer à l’occasion de ces séquences les besoins d’accompagnement individuels", a détaillé le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, à l’occasion d’une rencontre organisée par l’Ajis (Association des journalistes de l’information sociale), vendredi 6 mars. "C’est un changement considérable en termes d’offre de service de Pôle emploi", a-t-il insisté. Il souligne déjà des retours "excellents" de la part de certains administrateurs de l’opérateur public, mais ne cache pas les défis que cela posera aux conseillers, dont les modalités d’entretien avec les chômeurs vont profondément évoluer. 

Cette réforme a en tout cas pour but de remédier à l’une des "grandes faiblesses" de l’entretien actuel, dont la durée – 45 minutes – est insuffisante pour identifier certaines situations. Avec ce nouveau format, détaille Jean Bassères, il sera possible "d’améliorer le diagnostic sur les compétences" des demandeurs d’emploi, "y compris sur le numérique". De même que sur la capacité des conseillers de déceler les freins sociaux qui pourraient justifier une prise en charge dans le cadre de l’accompagnement global, modalité de suivi des demandeurs les plus éloignés de l’emploi qui associe conseillers Pôle emploi et travailleurs sociaux venant des départements.  

Accompagnement global : quels moyens, côté départements ?

Alors que le gouvernement souhaite que 200.000 personnes par an puissent, d’ici 2022, être suivies dans ce cadre, la marche est particulièrement haute pour les deux partenaires. De son côté, Pôle emploi est en train de porter à 70 le nombre de personnes suivies par chaque conseiller dans le cadre de l’accompagnement global contre une soixantaine actuellement. Ce qui a déjà permis depuis 2018 d’augmenter de 25.000 le nombre de prestations pour atteindre un total de 95.000 personnes accompagnées en 2019.

Pour atteindre l’objectif défini, pour rappel, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, quelque 980 conseillers supplémentaires devraient être mobilisés en interne, "car il est hors de question de dégrader le modèle", a martelé Jean Bassères. Si Pôle emploi s’organise, reste à connaître la "montée en charge" du côté des départements et de leurs travailleurs sociaux. "Il va falloir se mettre d’accord (..) sur les moyens que les uns et les autres consacreront à cet objectif", a-t-il insisté, soulignant là un "point sensible".