Police municipale : la première pierre du centre de formation de Montpellier officiellement posée

Dans le cadre de son plan d'action lancé en 2022, le CNFPT a officiellement posé la première pierre du centre de formation des policiers municipaux de Montpellier. Celui-ci doit contribuer à la formation d'un flot ininterrompu de nouveaux stagiaires, dont les obligations de formation vont par ailleurs croissant, en lien avec l'élargissement de leurs prérogatives. Une activité qui pèse sur le budget du CNFPT, conduisant le président de ce dernier à plaider pour une sur-cotisation des communes ayant fait le choix de se doter d'une police municipale.

Le 29 avril, Yohann Nédélec, président du CNFPT, Hussein Bourgi, délégué régional du CNFPT Occitanie, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, et François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, ont officiellement posé la première pierre du futur centre de formation des policiers municipaux de Montpellier. Sa livraison est prévue au premier trimestre 2027. Il devrait accueillir en rythme de croisière de 22 à 25 promotions annuelles de stagiaires en formation initiale d'application, soit plus de 400 futurs policiers municipaux issus d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine. Il sera notamment doté d'un "plateau route" permettant la simulation des interventions routières, d'un stand de tir et de deux dojos.

Quatre centres dans l'Hexagone

Pour mémoire, le CNFPT dispose de trois autres centres de formation des policiers municipaux :
- celui d'Aix-en-Provence, inauguré en fin 2023 (lire notre article du 3 octobre 2023), a accueilli l'an passé 15 promotions de gardiens (300 stagiaires) et 5 promotions de chefs de service (80 stagiaires), issu des régions PACA et Corse, et depuis septembre dernier d'Aura. Cette année, deux départs de promotions par mois sont prévus ;
- celui, transitoire – dans l'attente de la livraison définitif du site de Meaux – de Villenoy (77), inauguré le 26 novembre dernier, et qui forme depuis le 1er octobre des stagiaires d'Île-de-France. D'une capacité de 29 promotions annuelles (580 stagiaires), il accueillera à terme des stagiaires des régions Grand-Est et Bourgogne – Franche-Comté ;
- à Angers, celui de la délégation régionale du CNFPT, qui intègre depuis l'automne 2023 un centre de formation des policiers municipaux issus de Bretagne, des Pays-de-la-Loire, du Centre-Val de Loire, de Normandie et du nord de la Nouvelle-Aquitaine. En 2025, il accueillera environ 360 stagiaires en formation initiale. Des études ont par ailleurs été engagées pour doter le site de dojos, d'un stand de tir ou encore "d'espace pédagogiques immersifs", avec une livraison espérée en 2031.

Croissance constante des recrutements…

Ces aménagements ou constructions s'inscrivent dans le cadre du plan d'action lancé en 2022 par le CNFPT pour faire face au flux de policiers municipaux à former (lire notre article du 20 juillet 2023), qui ne cesse de grossir. "Les projections tablant sur une volonté de recrutement de 11.000 agents entre 2022 et 2026 sont déjà largement atteintes avec près de 10.000 agents formés en formation initiale depuis 2022" (nombre qui inclut les remplacements), indique le CNFPT. Lequel estime que si cette hausse "a d'abord représenté une réponse conjoncturelle au contexte marqué par les attentats de 2015, la dynamique semble aujourd'hui s'inscrire dans la durée".

… et des compétences

Deux autres tendances renforcent les besoins de formation. 

D'une part, les policiers sont de plus en plus souvent équipés d'armes létales – 54% d'entre eux, contre 22% en 2008, précise le CNFPT – et/ou non létales – 80% des effectifs en sont dotés (lire notre article du 12 décembre). Ce qui entraîne une forte progression des formations préalables à l'armement, mais aussi des formations d'entrainement.

D'autre part, les prérogatives et compétences des policiers municipaux vont croissant, et avec elles les obligations de formation. Le CNFPT rappelle ainsi que la loi Sécurité globale a institué trois nouveaux modules de formations obligatoires : pour l'interception des véhicules ; pour déployer des brigades cynophiles (deux arrêtés restent toutefois désespérément attendus en l'espèce – lire notre article du 5 décembre) et pour la mise en œuvre des caméras piétons et la vidéo-protection. Une tendance qui devrait là-encore s'affirmer avec le projet de loi de modernisation des polices municipales annoncé par le ministre François-Noël Buffet (lire notre article du 12 mars), qui se traduira par de nouvelles obligations de formation (lire notre article du 7 mars).

Une cotisation spécifique pour les communes dotées d'une police municipale ?

Face à ce mouvement, Yohan Nédelec a à cette occasion une nouvelle fois plaidé pour la création d'une cotisation spécifique pour les communes embauchant des policiers municipaux, "afin que la cotisation des 36.442 collectivités et structures cotisantes ne soit pas amputée du financement des effectifs de police municipale des 4.640 collectivités qui ont fait le choix de s'en doter en 2023". Le CNFPT soulignait en novembre dernier que les activités de formation des policiers municipaux atteignent 18,28 millions d'euros, hors frais de gestion et de personnel, soit 15% des dépenses de formation de l'établissement, pour des effectifs représentant 1,3% du total des agents de la FPT.

Si une sur-cotisation au CNFPT existe déjà pour les Sdis pour chaque sapeur-pompier professionnel qu'ils emploient, ce serait une première pour les collectivités. Que certains pourraient considérer comme une entorse au "rôle péréquateur et mutualisateur" dont s'enorgueillit par ailleurs le CNFPT, alors que les polices municipales pèsent déjà fortement sur le budget des villes qui les déploient (lire notre article du 29 octobre).

 

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