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Pollution aux Antilles : lancement d'un 4e plan chlordécone

Le gouvernement a annoncé ce 24 février le lancement d'un quatrième plan chlordécone pour la période 2021-2027, afin de lutter contre les conséquences de la pollution à long terme de cet insecticide aux Antilles. 

Le gouvernement a annoncé ce 24 février le lancement d'un quatrième plan chlordécone aux Antilles pour la période 2021-2027 Considéré comme perturbateur endocrinien et cancérogène probable, cet insecticide a été autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies et a infiltré les sols pour des centaines d'années, polluant eaux et productions agricoles, alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l'environnement étaient connus depuis les années 60. Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est aujourd'hui contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Emmanuel Macron lui-même avait qualifié de "scandale environnemental" la pollution des sols par cet insecticide.

"Réduire l'exposition des populations"

Le nouveau plan doit permettre de poursuivre "les mesures déjà engagées pour réduire l'exposition des populations à la pollution par le chlordécone en Guadeloupe et en Martinique, ainsi qu'à déployer des mesures d'accompagnement", selon un communiqué interministériel. "Le budget global prévisionnel du plan chlordécone 4 pour la période 2021-2027, est fixé à 92 millions d'euros", dont 31 millions financés par le Programme des interventions territoriales de l'Etat (PITE), 3 millions d'euros provenant du plan de relance et "16 millions d'euros de fonds européens à mobiliser avec l’appui des collectivités territoriales", selon le texte.

"Six stratégies" à mettre en oeuvre

Le plan, qui totalise 47 mesures, comporte "six stratégies permettant de couvrir l'ensemble des enjeux et priorités pour la population", poursuit le communiqué  : communication - "pour mieux informer et sensibiliser tous les publics en vue de protéger la population" ; recherche - "pour renforcer les connaissances et les appliquer sur le terrain" ; formation et éducation – "pour former les citoyens dès le plus jeune âge"; santé - environnement – alimentation – "pour protéger la santé et l’environnement et pour promouvoir une alimentation locale saine et durable vers le 'zéro chlordécone'"; santé – travail, à destination des assurés, des médecins et des entreprises ; socio-économique, "pour accompagner les professionnels impactés".
Pour "s’assurer de la bonne mise en œuvre des stratégies", le gouvernement a nommé, le 5 février dernier, Edwige Duclay, directrice de projet chargée de la coordination interministérielle du plan. Elle était précédemment adjointe au chef de la délégation au développement durable au ministère de la Transition écologique.