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Logement - Pour la première fois depuis 2007, les permis de construire repartent à la hausse

Même si le phénomène est encore fragile, il constitue un nouveau signal fort sur une possible sortie de crise dans le secteur du logement : pour la première fois depuis septembre 2007, les statistiques sur la production de logements, publiées hier par le commissariat général au développement durable, témoignent d'une hausse du nombre de permis de construire délivrés au cours du premier trimestre de cette année. Avec 107.000 permis accordés, les autorisations de construire progressent ainsi de 11,1% par rapport à la même période de 2009. Cette tendance est toutefois fortement contrastée selon les types de logements : la hausse est de 20,3% pour les logements individuels, contre seulement +3,0% pour les logements collectifs et même -3,3% pour les logements en résidence (secteur le moins important avec seulement 7.500 nouveaux logements autorisés au premier trimestre).

Cette bonne nouvelle doit toutefois être relativisée. Tout d'abord, le rebond du premier trimestre ne suffit pas à effacer un recul des autorisations de logements de 11% entre avril 2009 et mars 2010. Au total, 404.652 logements ont été autorisés au cours de cette période (dont 383.112 pour la France métropolitaine). En termes géographiques, le recul des autorisations sur les douze derniers mois a été particulièrement marqué en Lorraine (-32,1%), Poitou-Charentes (-27,2%), Bourgogne (-22,5%), Languedoc-Roussillon (-22,4%), Pays de la Loire (-21,7%), Auvergne (-21,4%) et Bretagne (-20,1%). A l'inverse, certaines régions affichent un nombre d'autorisations de logements en hausse - comme la Haute-Normandie (+25,9%) ou le Centre (+3,6%) - ou, à tout le moins, une bonne résistance face au mouvement national de baisse. C'est notamment le cas de l'Ile-de-France (-0,8%), du Nord-Pas-de-Calais (-1,6%) ou de Midi-Pyrénées (-4,0%). Les départements d'outre-mer s'en sont également plutôt bien tirés, avec une baisse limitée à 3,2%.

Mais, au-delà de ces écarts géographiques, la principale raison qui doit inciter à une certaine prudence dans l'optimisme concerne l'évolution des mises en chantier. A la différence des autorisations, celles-ci ont en effet continué de reculer au premier trimestre 2010 (-3,3%). Sur les douze derniers mois, le recul est de 13,4%. Ces taux atteignent même -5,0% et -14,6% pour la construction neuve. Les logements individuels sont les plus touchés par cette baisse (-21,2%), suivis par les logements collectifs (-12,5%). A l'inverse, la tendance est stable pour les logements individuels groupés (+0,1%) et à la hausse pour les logements en résidence (+8,1%). Ce réveil tardif des autorisations de logement et le maintien d'une tendance à la baisse pour les mises en chantier ne peut que se traduire - compte tenu du délai entre autorisation et engagement des travaux - par une contraction du stock de logements disponibles. Cette situation, jointe à la légère reprise de l'économie, pourrait expliquer la tendance haussière des prix du logement, qui n'est cependant pas susceptible de revêtir l'ampleur des débuts de la décennie 2000. Mais ce contexte conduit les opérateurs à suivre de très près les annonces ministérielles sur une réforme du dispositif des aides au logement (voir notre article ci-contre du 19 avril 2010) ou le sort qui sera réservé au doublement du prêt à taux zéro (PTZ), qui doit normalement prendre fin au 30 juin.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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