Archives

Sports - Pour les départements, le Tour de France 2012 a déjà démarré

A quatre mois du départ de la Grande Boucle, l'Assemblée des départements de France peaufine sa préparation pour l'épreuve. Son président a rappelé son rôle auprès d'ASO ainsi que les enjeux pour les territoires lors d'un point presse, le 29 février.

"Pour une ville-étape, le Tour de France dure tout une année et pas qu'une seule journée", a glissé Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France (ADF), le 29 février au siège de son association. Il aurait pu ajouter qu'il en était de même pour les départements. Avant un point presse organisé aux côtés d'Yves Ackermann, président du conseil général du Territoire de Belfort, Yves Krattinger, son homologue de Haute-Saône, et Christian Prudhomme, directeur du Tour, le président de l'ADF avait en effet animé une rencontre avec des représentants des trente et un départements qui seront traversés cet été par le peloton. Pour ces derniers, les interrogations ont surtout porté sur les opportunités de communication autour de l'événement et les règles à suivre. Car accueillir le Tour de France ne revient pas à faire ce que l'on veut. "Il faut respecter la réglementation européenne, Natura 2000...", a expliqué Claudy Lebreton. Si certains sites naturels traversés par la course sont les meilleurs vecteurs d'image pour leurs territoires, les interdictions de survol par les hélicoptères de la télévision, par exemple, frustrent parfois les élus. Néanmoins, de la souplesse peut exister, notamment dans les relations avec ASO, organisateur de l'événement.
Ainsi, l'an dernier, à côté du village officiel du Tour, le département des Côtes-d'Armor présidée par Claudy Lebreton a pu capitaliser sur l'événement en montant son propre village où 6.000 personnes furent invitées. Une opération qui s'inscrivait dans un cadre largement positif pour la collectivité : "Nous avons chiffré les retombées économiques du passage du Tour en 2011 à 4,5 millions d'euros pour les Côtes-d'Armor, pour un ticket d'entrée de 300.000 euros", s'est félicité Claudy Lebreton. Au chapitre des retombées économiques directes et indirectes, toujours difficiles à évaluer, Christian Prudhomme a délivré une donnée intéressante : "L'hébergement de l'organisation et des coureurs, sans compter la presse, représente à lui seul 130.000 euros chaque soir."

"Sans les routes départementales, il n'y aurait pas de Tour"

Mais avant d'envisager ces résultats, les départements doivent préparer le terrain. "La qualité des routes est essentielle pour le Tour où les routes empruntées sont départementales à 98%. Les routes du Tour ont une qualité qui n'existe pas ailleurs. Sans les routes départementales, il n'y aurait pas de Tour. On ne veut pas courir sur des autoroutes", a expliqué Christian Prudhomme. D'où l'idée d'un partenariat avec l'ADF. "Après les lois de décentralisation, il était essentiel que l'ADF fasse le lien. On ne peut pas voir tous les départements en même temps", a justifié Christian Prudhomme. L'actuel partenariat entre l'ADF et ASO court jusqu'en 2013 et coûte 300.000 euros chaque année à l'association d'élus, une somme dédiée à la communication et à la coordination des neuf permanents présents sur chaque étape du Tour. Pour les départements, l'investissement est donc ailleurs : dans la réfection des routes. Des travaux qui, selon les élus, ne sont jamais effectués exprès pour l'événement. "On ne fait pas de routes pour le Tour, on se contente d'avancer d'un an ou deux des travaux qui étaient prévus", a justifié Claudy Lebreton. "Le coût pour les départements n'est pas rédhibitoire. De plus, il y a un dialogue avec ASO pour éventuellement changer le tracé et passer sur de meilleures routes. Et les aménagements servent aussi pour d'autres courses qui ont lieu après le passage du Tour", a renchéri Yves Ackermann. Quant à Christian Prudhomme, il a tenu à préciser : "Nos seules demandes sont de l'ordre de la sécurité."
Au-delà des retombées en termes économiques, d'image et de qualité des routes, le président de l'ADF a enfin insisté sur un dernier apport de l'épreuve pour les collectivités : "Le Tour amène à intégrer une réflexion sur les aménagements routiers. Nous avons tous développé des schémas départementaux cyclistes. C'est devenu très attractif en matière de tourisme." A quatre mois du départ, les départements pensent donc déjà avoir course gagnée.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis