Premier bilan pour l'écoquartier de Bonne à Grenoble

A Grenoble, un écoquartier est sorti de terre en 2008, en lieu et place d’une ancienne caserne. On y retrouve la mixité des usages qui caractérise les villes denses : écoles, bureaux, commerces, logements… construits dans un souci d’efficacité énergétique. Si l'analyse des performances effectives des bâtiments pointe des faiblesses, elle est riche d'enseignements.

Acquis par la ville de Grenoble (160.000 habitants) en 1999, le terrain militaire de Bonne est un vaste rectangle de 8,5 hectares. Sa situation, au cœur d’un quartier très dense du centre-ville, en fait un enjeu majeur. Une opportunité aussi : celle de préfigurer la ville de demain. "Notre écoquartier est avant tout un quartier mixte, précise Philippe de Longevialle, adjoint au maire en charge de l’urbanisme et de l'aménagement. On y trouve du logement en accession ou aidé, mais aussi 40% de logements sociaux ; trois résidences, une pour personnes âgées et deux pour étudiants ; un centre commercial de 17.000 m2 ; des bureaux, un hôtel, une école, une crèche, trois salles de cinéma… Avec un souci de qualité des espaces publics : sur le périmètre de la ZAC, qui déborde un peu celui de la caserne, nous avons implanté cinq hectares et demi d’espaces ouverts et conviviaux."

Un objectif ambitieux

Cette opération d’envergure s’intègre dans un programme européen, baptisé Concerto, qui vise à démontrer par l’exemple que d’importantes économies d’énergie sont possibles. Il s'agit de produire des bâtiments qui consomment deux fois moins d'énergie que ceux construits selon la réglementation thermique de l'époque (2003) : les objectifs qui sont fixés dès la conception de la ZAC de Bonne sont proches de la réglementation thermique 2012. Une avance de près de dix ans qui rendait l'exercice difficile, et particulièrement intéressant. "Il s’agissait d’un saut technologique majeur. En l'état de l'évolution des normes de l'époque, il aurait fallu 35 ans pour parvenir à cet objectif. Et même la première vague de mesures, avec des immeubles non finalisés, donne des consommations très en dessous des consommations de l'époque", commente l’élu.

Un premier bilan énergétique …

En 2008, les premiers immeubles sont livrés et le bureau d'étude Enertech entame des campagnes de mesure, qui vont durer plus de deux ans. La première série de mesure est "en demi-teinte" : les résultats montrent que la consommation réelle est en très en dessous des consommations de l'époque, mais dépasse encore de 5% à 7% supérieure l'objectif fixé, soit 85 kWh/m2/an. Les immeubles venaient d'être livrés et les habitants n'avaient pas encore bien pris les choses en main. Le bureau d'étude pointe, d'une part, des erreurs techniques - l'étanchéité à l'air n'étant pas toujours optimale par exemple -, d'autre part, les comportements inappropriés de certains habitants qui surchauffent ou surventilent leurs appartements. La seconde série de mesures, après quelques réglages et modifications, indique des chiffres tout à fait proches de l'objectif. "La ville a commandé l'étude, pour mettre en lumière les points de faiblesse et en tirer les enseignements, observe l’élu. La troisième série de mesures devrait nous permettre après les dernières modifications dans les immeubles, d'être aux objectifs en 2012. Nos entreprises n'avaient jamais construit d'immeubles de ce type, elles ont acquis une expérience précieuse. Tandis que les habitants, eux, font l'apprentissage de ce qu'est un comportement éco-responsable. Il faut savoir que la loi prévoit des immeubles conçus pour 19°, et que chaque degré supplémentaire choisi par les habitants génère 15% de consommation en plus. Avec l'augmentation du coût de l'énergie, ce n'est pas neutre."

… complété par une étude sociologique

Pour compléter cette première étude technique, une seconde étude, plus sociologique, sera réalisée. Habitants et riverains sont interrogés sur leur perception du quartier. Les résultats seront disponibles fin 2012. "Je ne doute pas que nous ayons encore beaucoup à apprendre de l'écoquartier de Bonne", conclut l’élu.

Luc Blanchard, Studio graph pour la rubrique Expériences des sites www.mairie-conseils.net et www.localtis.info
 

Ville de Grenoble

Nombre d'habitants :

158249
11 Boulevard Jean-Pain
38000 Grenoble

Philippe de Longevialle

adjoint chargé de l'urbanisme et de l'aménagement

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