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Eau potable - Près de 14.000 communes n'ont toujours pas de captages protégés

Selon le premier volet d'une enquête sur les services publics de l'eau en 2004 que l'Institut français de l'environnement (Ifen) vient de mettre en ligne, 13.800 communes, qui concentrent 20 millions d'habitants, ne disposent d'aucun captage protégé. 60% des captages d'eau superficielle se retrouvent dans ces collectivités où les volumes mis en distribution atteignent 1,9 milliard de m3.
Sur le territoire métropolitain, c'est en région Midi-Pyrénées que la proportion de communes sans captages protégés est la plus forte (plus de 65%), suivie de la Franche-Comté, de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et de la Corse. Outre-mer, la Martinique et la Guadeloupe ne comptent aucun captage protégé. Sur l'ensemble de la France, seul un tiers des communes a tous ses captages protégés, note l'Ifen, qui souligne que 48% des points de captage utilisés pour fournir de l'eau potable à 56% de la population bénéficie d'une protection réglementaire en 2006. L'enquête rappelle toutefois que cette proportion est en augmentation.
Dans la majorité des communes, l'eau distribuée est d'origine souterraine et près de 900.000 kilomètres de conduite de distribution sont nécessaires pour alimenter 23 millions d'abonnés. Sur les 6 milliards de m3 prélevés pour l'alimentation en eau potable, 4,4 milliards sont consommés. Sur le volume restant (1,6 milliard), les fuites sont estimées à 21%. Elles sont cependant en diminution par rapport à 2001. L'Ifen souligne que la surveillance du réseau s'est renforcée ces dernières années grâce aux outils de géo-référencement. Sur 28.720 communes déclarant avoir des plans de leur réseau de distribution d'eau à jour, 14.900 disposent d'un système de repérage informatique pour au moins une partie de leur réseau.
L'enquête de l'Ifen rappelle aussi que le service public d'alimentation en eau potable s'exerce aujourd'hui essentiellement dans le cadre d'une intercommunalité. La gestion est majoritairement déléguée à une entreprise privée (55% des communes), la régie n'étant dominante que parmi les communes de moins de 400 habitants.
Le coût moyen du m3 dans les communes disposant d'une collecte des eaux usées, fondé sur une consommation de 120 m3 par an, s'est élevé à 3 euros en 2004. Ce prix varie de 1 à 4 selon les départements. La partie relative à l'eau potable (1,46 euro) a connu une augmentation de 2,4% entre 2001 et 2004, soit plus que le rythme de l'indice général des prix, souligne l'Ifen. Quant à la partie fixe de la facture d'eau, correspondant à l'abonnement et à la location du compteur, elle s'élève en moyenne à 56,23 euros (eau potable et assainissement compris). Dans 37% des communes, représentant 53 % de la population, elle se situe entre 10 et 50 euros ; dans 35% des communes (26% de la population), elle est comprise entre 50 et 100 euros et pour 2% des communes et de la population, elle atteint plus de 200 euros. C'est en Corse, en Paca, en Bretagne, en Aquitaine, et dans les Pays-de-la-Loire qu'elle est la plus élevée et en Ile-de-France, en Lorraine, en Alsace et en Champagne-Ardenne qu'elle est la plus faible.

 

Anne Lenormand

 

 

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