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Mobilité - Présidentielle 2017 : les grands enjeux des transports en débat

Poids de la dette de SNCF Réseau, ouverture à la concurrence des TER, baisse de la TVA, recherche d'un financement soutenable pour le transport public... : quelques points saillants ressortent du grand débat sur la politique des transports, organisé le 22 mars à Paris et au cours duquel cinq représentants des principaux candidats à la présidentielle sont intervenus.

Près de 500 participants ont fait le déplacement, le 22 mars, au Palais Brongniart, à Paris, pour débattre des priorités du prochain mandat présidentiel en matière de transports et de mobilité. Organisé en partenariat par le think tank TDIE, qui rassemble des élus et professionnels des transports, et la lettre spécialisée Mobilettre, ce débat fait suite à la transmission d'un "cahier de doléances" et d'une série de propositions aux candidats à la présidentielle et à leurs équipes.

Susciter le débat

Le 22 mars, nul candidat n'avait fait le déplacement. Mais les représentants des cinq favoris des sondages ont répondu à l’invitation. Pour TDIE, c'est une réussite et "l'objectif est rempli puisqu'il s'agit de contribuer à ce qu'il y ait un débat politique sur le sujet des transports, sans tomber dans des débats trop techniques". Les représentants des candidats n'étaient pas tous de fins connaisseurs du secteur mais, une fois le cadre du débat posé, les échanges ont été vifs et ont porté notamment sur le fardeau de la dette historique de SNCF Réseau. Arnaud Leroy, député socialiste des Français de l’étranger, venu présenter le programme transports et mobilité d’Emmanuel Macron, a annoncé que s'il était élu ce dernier la ferait reprendre par l’État et la réintégrerait en tant que "dette maastrichtienne".

Divisions et consensus

Autre enjeu à fort potentiel de clivages, l’ouverture à la concurrence des TER d’ici 2023. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon, Laurent Courtois, cheminot et syndicaliste SUD Rail, a détaillé la position de refus de cette mise en concurrence, pourtant actée au niveau européen par quatre paquets ferroviaires. Pour Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau, cette ouverture à la concurrence du transport de voyageurs, et sa bonne préparation, reste bien un enjeu prioritaire du prochain mandat présidentiel.
Pour Elisabeth Borne, PDG de la RATP, la priorité est plus globalement la soutenabilité du modèle économique du transport public, "avec une part payée par l'usager en chute libre ces dix dernières années". Il y a une priorité de financement, insiste Philippe Richert, président de Régions de France, citant l'exemple de l'achat de rames TET, décidé sans que l'argent suive forcément. Comme d'autres, il milite pour qu'une loi de programmation financière soit actée afin de sécuriser dans le temps la rénovation des lignes et l'argent prévu dans le cadre des CPER. "Il y a un besoin de stabilité", ajoute l'ancien ministre dans une vidéo mise en ligne à l'occasion de ce débat. "Il serait bon de mettre fin à la frénésie réglementaire, qui domine dans les transports et pèse sur la croissance du secteur", complète Frédéric Baverez, directeur exécutif de Keolis. Et de revenir, selon lui, à une TVA à 5,5% dans les transports publics, ce qui redonnerait du pouvoir d'achat aux usagers tout en aidant les collectivités.

 

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