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Présidentielle : Villes de France fait valoir aux candidats son rôle d'équilibre du territoire

L'association Villes de France formule 25 propositions à l'attention des candidats à l'élection présidentielle. Elle fait notamment valoir le rôle d'équilibre des villes moyennes entre les métropoles et les communes rurales.

Cible privilégiée de la politique de cohésion du territoire du quinquennat avec le vaste programme de revitalisation des centres-villes Action Cœur de ville, les villes moyennes formulent 25 propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle. "Urgence climatique, crise sanitaire, relance économique, cohésion sociale, difficultés budgétaires… Autant de défis que le prochain quinquennat devra relever", énumère l’association Villes de France, dans un communiqué accompagnant ses propositions. Les villes moyennes font valoir leur rôle d’équilibre entre métropoles et communes rurales. Elles souhaitent avant tout préserver et prolonger les acquis. Notamment ce regain d’attractivité observé depuis quelque temps. "Une attractivité renouvelée, grâce au déploiement du programme Action Cœur de ville, accentuée notamment par la crise sanitaire qui a bouleversé les aspirations de nos concitoyens", comme le souligne l’association présidée par Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).

Attractivité renouvelée

Pour ce qui est des acquis, les villes moyennes ont déjà obtenu la prolongation jusqu’à la fin de la mandature municipale, en 2026, du programme ACV (qui ne concerne "que" 234 villes sur les 600 et 300 intercommunalités de taille moyenne). L’association appelle à préserver "l’essence du dispositif" tout en faisant émerger de nouveaux objectifs. Il faut "soutenir un véritable commerce de proximité par le biais d’une fiscalité encourageante" et développer une offre hôtelière en cœur de ville et y garantir une réelle concurrence en encadrant l’implantation des plateformes collaboratives", fait-elle notamment valoir. Le renforcement de l’attractivité des villes moyennes passe aussi par "un plan ambitieux de réindustrialisation", le soutien aux "trains d’équilibre du territoire", l’accompagnement des établissements d’enseignement supérieur ("faisant le choix d’implantation et de maintien d’antennes locales"), la rénovation des parcs de logements anciens pour accueillir de nouvelles populations à des prix abordables. L’association appelle aussi à "pérenniser le fonds friches" qui a été réabondé dernièrement. Elle estime que pour réussi la transition écologique, "il faut s’appuyer sur les villes moyennes qui disposent de nombreux atouts (capacité foncière, densité urbaine)". Elle préconise un agenda programmé de rénovation énergétique des bâtiments publics et privés ou encore d’élaborer un plan national en faveur des mobilités durables.

Offre de santé, sécurité du quotidien

Les villes moyennes se préoccupent enfin de l’offre de santé et de la détérioration de la sécurité du quotidien face à de "nouveaux comportements" (radicalisation, délinquance urbaine, délinquance des mineurs). Au moment où le gouvernement déploie ses "contrats de sécurité intégrée", l’association reprend une vieille revendication : clarifier la doctrine d’emploi des polices municipales en lien avec les forces de l’ordre. Elle aspire aussi à un meilleur partage d’informations, via une formation restreinte du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), regroupant le maire, le préfet, le procureur de la République et les représentants des forces de sécurité. De même, elle demande de revoir les modalités d’accès aux fichiers de police sur les individus dangereux. Pour ce qui est de l’accès aux soins, elle demande d’accélérer le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), en y intégrant une dimension prospective sur la lutte contre les déserts médicaux. Il importe aussi pour l’association de donner un vrai pouvoir décisionnel aux élus au sein du conseil de surveillance des centres hospitaliers.

Créer une loi de programmation des finances locales

Dans un contexte très tendu pour les finances publiques, Villes de France estime que "l’absence de perspectives financières fragilise les comptes des collectivités locales", alors que les villes moyennes doivent assumer des charges de centralité. Les élus reprennent quelques idées-forces du rapport de Jean-René Cazeneuve de juillet 2020 : créer une loi de programmation des finances locales, initier un pacte de mandature entre l’Etat et les collectivités. Ils demandent aussi d’assurer une "prévisibilité budgétaire" (en prenant en compte les charges de centralité à travers une péréquation rénovée) et de revoir en profondeur la répartition des dotations de soutien à l’investissement local.

 

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