Prestations sociales et configurations familiales dans les quartiers prioritaires : des spécificités mises en évidence par l’Insee
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) concentrent des populations à bas revenu, avec un taux de pauvreté qui s’élevait à 44% en 2021 contre 14,5% pour l’ensemble de la France métropolitaine. Il n’est donc pas étonnant qu’une part très importante des habitants de ces quartiers touche des prestations sociales. C’est ce que met en lumière l’Insee, à travers des données publiées ce 25 février 2025 sur les prestations versées par les caisses d’allocations familiales (CAF) en 2023. Au total, près de 14 millions de foyers ont perçu une allocation cette année-là en France hors Mayotte, ce qui correspond à 33 millions d’habitants.
Parmi eux, 4 millions de personnes vivant dans un QPV ont bénéficié d’une prestation légale, soit sept habitants sur dix contre quatre sur dix pour l’ensemble de la France hors Mayotte. La différence est notamment marquée concernant les aides au logement (63% de foyers allocataires dans les QPV contre 42% pour l’ensemble) et le revenu de solidarité active (25% contre 13%, soit près du double), mais aussi pour les autres prestations sous conditions de ressources. Concernant les prestations familiales sans conditions de ressources (dont les allocations familiales et le complément de libre choix du mode de garde), les habitants des QPV sont en revanche moins souvent allocataires que l’ensemble de la population en France : 34% des foyers contre 41%.
Cela s’explique surtout par la structure familiale des foyers allocataires des CAF, puisque les personnes seules sont proportionnellement plus nombreuses dans les QPV (51%, contre 47% dans l’ensemble de la France). Elles sont suivies des couples avec enfants (23% des foyers allocataires dans les QPV, 33% dans l’ensemble du territoire) et des familles monoparentales dans les QPV (21%, contre 16%), soit un poids quasiment équivalent de ces deux configurations familiales dans les QPV - le nombre d’enfants des familles monoparentales n’étant pas précisé. Parmi les couples avec enfants, les foyers allocataires avec un ou deux enfants sont presque deux fois moins présents dans les QPV (13% contre 24%) tandis que les familles nombreuses sont un peu plus fréquentes (10% contre 9% pour les foyers avec au moins trois enfants, dont 6% contre 3% pour les foyers avec au moins quatre enfants).