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Projet de loi d'orientation des mobilités : la Fnaut s'inquiète des évolutions du texte

Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce 6 septembre, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) a fait part de ses inquiétudes sur l’évolution du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) qui ne devrait être présenté qu’en octobre au conseil des ministres. C’est, selon les termes de son président, Bruno Gazeau, une "version passée à la paille de fer" qui a été transmise au Conseil d’Etat fin août, loin de laisser espérer "un vrai élan en faveur des mobilités".

Donner plus de place à l'usager dans la gouvernance 

Si la Fnaut approuve des dispositions telles que l’obligation de couvrir l’ensemble du territoire d’autorités organisatrices de la mobilité, elle regrette beaucoup que le mot usager ait pratiquement disparu du texte. "Il est mentionné dans un seul article, sur la composition du comité des partenaires qui sera l’interlocuteur des autorités organisatrices, relève Bruno Gazeau. Or il est très important qu’il soit consulté car les usages ont changé. Il n’est plus seulement un client captif mais celui qui fait usage de tous les modes, selon ses besoins, et sa place dans la gouvernance doit être revue".

Rééquilibrage en faveur des mobilités collectives et durables

Pour la Fnaut, les mesures en faveur de la qualité de l'air et de la mobilité propre de la LOM, présentées le 20 juillet par le gouvernement ne sont pas critiquables en soi mais laissent penser que la priorité est nettement donnée à la voiture propre (autorisation de circulation dans les couloirs de bus, aides à l’installation de bornes électriques…) au détriment des transports publics et des mobilités douces.
La Fnaut estime aujourd’hui que "la LOM doit s’enrichir avant et pendant les débats parlementaires et bénéficier d’arbitrages financiers clairs". Alors que le secteur des transports représente en France 40% des émissions de gaz à effet de serre, il faut selon elle réserver les investissements aux projets en phase avec les engagements climatiques du pays et orienter les comportements vers les mobilités collectives et durables. Elle milite aussi pour une politique fiscale qui tienne compte de l’usage et des coûts complets, en particulier pour les transports routiers et aériens. Enfin, elle réitère sa demande en faveur d’un grand appel à projets de 700 millions d’euros "permettant aux collectivités métropolitaines et régionales responsables d’unifier des modes de déplacement segmentés, de les intégrer pour les optimiser et de promouvoir les modes les plus durables, vélo en particulier, en complément du ferroviaire et des transports urbains".

 

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