Protection fonctionnelle du maire : un nouveau principe d'automaticité

Constat : Une mission d’information conduite sur le statut de l’élu, co-rapportée par Sébastien Jumel et Violette Spillebout, rapporteur de la proposition de loi renforçant la sécurité des élus locaux et la protection des maires, a rappelé l’ampleur des violences grandissantes dont sont victimes nos élus locaux et plus particulièrement les exécutifs

Il y est notamment précisé : 

  • qu’en 2022, 2 265 faits d’atteintes aux élus ont été recensés sur le territoire national, soit une augmentation de 32 % par rapport à l’année précédente ;

  • qu’en 2023 : une augmentation significative des violences envers les élus a été constatée, puisque pas moins de 2 387 faits ont été recensés les neuf premiers mois.

Réponse : C’est dans ce contexte que la loi n° 2024-247 du 21 mars 2024 renforçant la sécurité et la protection des maires et des élus locaux a été promulguée, introduisant une procédure automatique d’octroi de la protection fonctionnelle au bénéfice de tous les exécutifs locaux.

L’article L.2123-35 du code général des collectivités territoriales prévoit désormais un mécanisme d’octroi automatique de la protection fonctionnelle pour le maire, ainsi que pour les élus les suppléant ou ayant reçu délégation. 

Cette protection renforcée, qui s’applique également au président du conseil départemental ainsi qu’au président du conseil régional, s’étend aux anciens élus dont le mandat a pris fin.

Une protection … sans délibération !

Depuis l’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions, le maire dispose de la protection de la collectivité à l'issue d'un délai de cinq jours francs à compter de la réception de sa demande par la collectivité dans la mesure où : 

  • cette demande a bien été transmise en parallèle au représentant de l'Etat dans le département ;

  • et que l’assemblée délibérante en a bien été informée. 

Oui mais… 

Cette information est ensuite portée à l'ordre du jour de la séance suivante du conseil municipal qui peut dès lors décider de retirer ou d’abroger la décision d’octroi par une délibération motivée prise dans un délai de quatre mois à compter de la date à laquelle l'élu bénéficie de la protection de la collectivité. 

Enfin, il est à noter que les frais nécessaires à la mise en œuvre de cette protection fonctionnelle sont désormais inscrits au rang des dépenses obligatoires de la commune.

Références :

Loi n° 2024-247 du 21 mars 2024 renforçant la sécurité et la protection des maires et des élus locaux ; articles L. 2123-34, L2123-35, L3123-29 et L4135-29, L2321-2 du CGCT ; Rapport n°2139 de la commission des lois sur la proposition de loi, adoptée par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, renforçant la sécurité des élus locaux et la protection des maires

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