Proxibus, un service malin de transport à la demande pour relier les habitants isolés des communes excentrées de l'agglomération

A l'initiative de six communes rurales de Charente-Maritime, un service de transport à la demande peu coûteux a été expérimenté puis pérennisé pour pallier les problèmes de mobilité des personnes âgées, des personnes démunies, isolées socialement mais aussi géographiquement du pôle urbain de l'agglomération où sont concentrés les services, administrations et établissements médicaux. Ce service participe simplement au maintien à domicile des personnes âgées du territoire.

Proxi pour proximité et Bus pour transport, voilà décodé le nom de baptême du service de transport et d'accompagnement à la demande, lancé à titre expérimental pour six mois en septembre 2002... et toujours en activité. Ce service a été voulu par les six communes de la presqu'île d'Arvert, membres de la communauté d'agglomération du Pays royannais mais qui pour des raisons géographiques travaillent depuis quelques années en commun sur certains besoins sociaux. Il s'agit des communes de La Tremblade, d'Arvert, d'Etaules, des Mathes, de Saint-Augustin et de Chaillevette, totalisant près de 12.000 habitants. Ces communes forment le canton de la partie nord à plus d'une demi-heure de route du centre de la communauté d'agglomération du Pays royannais (31 communes, 65.666 habitants). "Il y avait un réel problème de mobilité surtout pour les personnes âgées devant aller passer un examen médical, une femme sans voiture voulant aller visiter son mari hospitalisé, une personne avec peu de moyens devant aller à l'ANPE de Royan...", égrène Sylvie Marc, adjointe au maire d'Arvert et en charge du suivi du dossier avec le maire de La Tremblade, Jean-Pierre Tallieu.
A l'époque, il n'existait aucun service de transport autre que les transports scolaires assurés par le conseil général. Certains habitants de ce canton étaient de fait isolés soit en raison de leur faible mobilité (personnes âgées) ou de leurs ressources (personnes démunies) ou de l'absence de moyens de locomotion (mères de famille). Ces six communes ont donc choisi de créer une commission de l'action sociale cantonale informelle, pilotée par le Ccas de La Tremblade, pour monter des projets répondant à des besoins partagés, dont Proxibus.

Une organisation souple et pragmatique

Soucieux de limiter les investissements, les élus ont rapidement lancé le Proxibus grâce à la mise à disposition du minibus du centre de loisirs cantonal. "Ce bus ne servait que le mercredi et les vacances, il était judicieux donc de l'utiliser le reste du temps", précise Sylvie Marc, qui avait alors la casquette de présidente du centre de loisirs. Le véhicule du Ccas de La Tremblade l'a remplacé depuis, car il se révélait mieux adapté pour les déplacements et permettait d'élargir le service pendant les vacances.
En pratique, les personnes appellent le Ccas de La Tremblade pour réserver un déplacement. Le chauffeur vient récupérer le planning, puis va chercher à domicile les personnes pour les conduire. "La notion d'accompagnement est importante. Il les prend à domicile, les mène jusqu'à leur rendez-vous et les redépose chez elles", souligne Sylvie Marc. Le service fonctionne tous les jours de semaine, en fonction des demandes. En moyenne, les trajets réunissent 2 à 4 voyageurs. "Certaines semaines il effectue deux  allers-retours par jour, d'autres moins. Nous voulions un service souple et vraiment réactif", commente Sylvie Marc.
Le chauffeur et régisseur de recettes est un agent contractuel, recruté par le Ccas de La Tremblade qui assume la gestion administrative et budgétaire de Proxibus. Chaque commune a passé une convention de partenariat avec le Ccas de La Tremblade pour faire bénéficier ses habitants de Proxibus. La convention précise la subvention versée par chacune, calculée au prorata du nombre d'habitants. Le service Proxibus a été inscrit au Registre des transports publics pour être légalement reconnu.

La fréquentation légitime le service

Le service est monté en puissance au fil des mois. A tel point que la commune de Breuillet a souhaité un an plus tard également en bénéficier pour des liaisons Breuillet-Royan.
En moyenne, Proxibus effectue 450 trajets par an. "Ce n'est pas énorme mais cela répond à des besoins réels, c'est un vrai service pour les populations sans permis, les personnes âgées, les femmes seules", apprécie Jean-Pierre Tallieu, maire de la cité ostréicole de La Tremblade. Cela leur permet de rejoindre la ville de Royan où sont concentrés les services, les administrations, mais également Marennes (hôpital maison de retraite) et Rochefort. Les destinations les plus demandées demeurent les spécialistes de la santé, la sécurité sociale, les cliniques et hôpitaux, les contacts familiaux.
Le coût pour les passagers est de 5 euros par trajet aller-retour (2,50 euros pour un trajet inférieur à 10 km). Chaque commune a la faculté d'aider certaines personnes à payer ce billet grâce à une aide de son Ccas (au titre de ses aides facultatives). Ce tarif de 5 euros équivaut à une participation mais ne couvre pas les frais de fonctionnement. Le budget total avoisine les 15.000 euros.

Et demain ?

Malgré sa réussite, Proxibus est aujourd'hui dans l'expectative. Un service de navettes urbaines a en effet été lancé en janvier sur Royan par la communauté d'agglomération  et dessert trois communes limitrophes de la ville centre, mais point de desserte encore pour les communes au sud ou au nord du territoire, comme celles de la presqu'île d'Arvert. Ce premier pas d'une politique de transport communautaire doit être complété de transports à la demande pour mailler ce territoire étendu. Et  les élus de la presqu'île ont à coeur de défendre leur expérience pour que le service Proxibus soit maintenu et qu'il soit désormais supporté financièrement par la communauté d'agglomération.

Mairie de La Tremblade

23 rue de la Seudre
17390 La Tremblade
mairie@la-tremblade.com

Jean-Pierre Tallieu

Maire

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