A Pulnoy, un quartier adapté au vieillissement de la population

Pour accompagner les personnes vieillissantes sans les isoler, la commune de Pulnoy (4.800 habitants), dans la banlieue de Nancy, développe son bourg de façon à offrir à chacun, - personnes âgées, personnes handicapées, ménages modestes -, une offre d’habitat mixte adaptée aux besoins de tous. Dans la ZAC du quartier des Sables achevée depuis 2008, les listes d'attente s'allongent !

Construite dans le prolongement du vieux bourg de Pulnoy, la zone résidentielle des Sables comprend 260 logements, pavillons et appartements, dont 30% de logements locatifs sociaux, une résidence services pour personnes âgées, un Ehpad de 84 lits (maison de retraite médicalisée pour personnes âgées dépendantes), un centre d'animation seniors, auquel est accolée une crèche de 32 places. Bref, "un ensemble assurant aussi bien la mixité générationnelle que sociale", souligne le maire, Gérard Royer. Il aura fallu huit années, de 2000 à 2008, pour réaliser cette opération depuis la première question posée ("Comment répondre aux problèmes d'habitat des plus âgés ? ") jusqu'à l'emménagement des derniers occupants.

Une délégation de maîtrise d’ouvrage pour la ZAC

Au départ, un constat : "Quand les enfants sont partis, de nombreuses personnes se retrouvent dans des logements trop grands et lorsqu’elles vieillissent, leur logement est inadapté à leur perte de mobilité ou d'autonomie, mais aussi parfois à leurs ressources", explique le maire. Ressentie par les élus, cette impression a été confirmée grâce à un questionnaire adressé en 2000 aux 1.600 habitants de plus de 60 ans de la commune. Avec un taux de réponse très significatif, puisque 67% y ont répondu. "L’enquête a révélé qu’il nous fallait répondre aussi bien à un besoin de logements adaptés (accessibles de plain pied) qu'à des réponses spécifiques (accueil en établissement d'hébergement)." Au fil de la réflexion, les élus décident de créer une Ehpad, en lien avec un établissement qui ne répondait plus aux normes. Face à l’ampleur du programme, la commune décide de créer une nouvelle zone résidentielle sur 8,8 hectares. Le projet est mis au point avec l'Agence de développement et d'urbanisme de l'aire urbaine nancéienne (Aduan). Sur la base du cahier des charges ainsi élaboré, la commune lance un appel d'offres, et sélectionne parmi les cinq candidats la Cirmad Est, une société privée d’aménagement à qui elle délègue l'aménagement de la ZAC. "LA Cirmad Est s'est ensuite occupé de tout, résume le maire. Y compris l’achat du foncier. La commune avait fait en sorte qu'une partie des terrains puisse bénéficier de la déclaration d'utilité publique, mais nous n'en avons pas eu besoin car l'aménageur a réussi à négocier à l'amiable avec les propriétaires."

Des conditions précises pour assurer la rapidité de l’opération et la mixité

L'opération était encadrée par un cahier des charges très précis, avec des conditions posées comme autant de verrous pour que le projet ne soit pas dénaturé. Ainsi, si des terrains restaient libres au terme de 5 ans, la commune pouvait les racheter à 60% de leur coût. "Ce délai, qui représentait une pression pour l'aménageur, s'avère finalement bénéfique pour tout le monde : pour l'aménageur qui rentre plus vite dans ses fonds, et pour les habitants car il n'y a rien de pire qu'un chantier qui s'éternise, notamment pour ceux qui commencent à s'y installer", observe notre interlocuteur. S’agissant des pavillons spécifiques pour personnes âgées, soucieux den garantir une occupation sociale équilibrée, la municipalité s'était porté garante, en partenariat avec le bailleur, du paiement des loyers de logements vacants pendant les deux premiers mois, auprès du bailleur social partenaire. Ce délai donne le temps aux personnes âgées, futures occupantes d’un nouveau logement, de résilier leur précédent bail ou vendre leur maison, en évitant ainsi que l'appartement soit attribué à un autre locataire. "Nous avions négociée avec les bailleurs cette mesure de précaution, mais nous n'avons pas eu besoin de l'utiliser", apprécie le maire. La politique d’accueil mixte était bien préservée.

Des élus très mobilisés et exigeants

Cette opération représente un travail de longue haleine, avec un investissement quotidien des élus qui ont beaucoup donné de leur énergie en améliorant le projet au fil du temps. "Nous avons convaincu l’ancien Ehpad, un établissement privé, de ne pas réhabiliter ses locaux en lui expliquant qu’il était plus intéressant d'être implanté au cœur de notre ZAC", précise le maire. Le nouvel établissement est aujourd’hui géré par une mutuelle. Au terme de cinq années ponctuées de réunions hebdomadaires avec la Cirmad Est pour suivre pas à pas l’opération, et corriger le tir quand nécessaire - par exemple pour exiger des chambres de 23,5 m2 à l'Ehpad au lieu des 21m2 prévus-, l’opération tient ses promesses et la commune a peu déboursé. "Nous n'avons payé que la construction de la crèche", se félicite le maire.
Au bout du compte, Gérard Royer constate que "les résultats montrent que nous avons eu raison d'oser aller au bout de ce qui pouvait paraître comme une utopie". Le nouveau quartier propose un cadre de vie où les personnes âgées, quelque soit leur niveau de ressources ou leur degré de dépendance, trouvent tous les services dont elles peuvent avoir besoin ou envie, tout en étant mêlée aux familles et à la population active. Un bémol toutefois : l'impossibilité de reloger toutes les familles candidates de la ville. "En raison des contingents de logements sociaux du préfet, des familles venues de l'extérieur ont été prioritaires sur certains logements, mais nous allons pouvoir y remédier par le lancement d'une nouvelle ZAC", conclut le maire.


Emmanuelle Stroesser pour la rubrique Expériences du site Mairie-Conseils

Mairie de Pulnoy

Hôtel de Ville- 9, rue de Saulxures
54420 Pulnoy

Gérard Royer

maire de Pulnoy, vice président de la communauté urbaine du Grand Nancy

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