Qualité de la fibre : l'Arcep note des progrès inégaux

La seconde édition de l'observatoire de la qualité de réseaux en fibre optique de l'Arcep montre des améliorations malgré de fortes disparités. L'Arcep promet d'intégrer prochainement des indicateurs sur le ressenti client et le raccordement par les opérateurs commerciaux.

L'Arcep a publié le 16 février la seconde édition de son observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique. Il s'agit pour l'autorité d'apprécier les effets du plan Qualité fibre lancé en 2019 et d'évaluer l'avancement des plans de reprise qu'elle a imposés aux opérateurs gérant des réseaux particulièrement accidentogènes. La particularité des deux indicateurs suivis, le taux de panne et le taux d'échec de raccordement, est d'aboutir à un classement des réseaux d'initiative publique et des opérateurs d'infrastructure (OI). Un "prisme OI" que les associations de collectivités reprochent à l'Arcep, ces dernières estimant que les problèmes de qualité sont aussi à rechercher du côté des pratiques de sous-traitance des opérateurs commerciaux.

Taux de pannes concentré sur une dizaine de départements

Premier indicateur suivi, le taux de pannes mensuel défini comme le nombre de pannes signalées par les opérateurs commerciaux à l’opérateur d’infrastructure pendant le mois considéré, rapporté au nombre de lignes en service. Ces taux de panne s'échelonnent entre un maximum de 3,5% et un minimum de 0,01%. Dans les réseaux les moins performants, on trouve beaucoup de réseaux gérés par XP fibre (groupe SFR) et les réseaux Covage rachetés en 2021 par Altitude infrastructure. Les problèmes se concentrent sur une dizaine de départements : Calvados, Bouches-du-Rhône, Essonne, Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Haute-Savoie, Isère, Seine-et-Marne, Seine-Maritime et Tarn.

Échecs de raccordement de 5 à 27%

Le second indicateur concerne le taux mensuel d'échec de raccordement soit le nombre de raccordements avortés que l’opérateur commercial impute à l’opérateur d’infrastructure, chiffre rapporté aux lignes en service. Un indicateur qui a été retravaillé depuis la première édition de l'observatoire pour éliminer les doublons. Les taux d'échec s'échelonnent ainsi de moins de 5% à plus de 27%. On retrouve les mêmes réseaux que pour les taux de pannes même si beaucoup plus de départements sont concernés par le problème, notamment dans le Sud, en Occitanie et en Paca. Les réseaux de Tutor, XP fibre et les réseaux rachetés par Altitude infrastructure connaissent les taux d'échecs les plus élevés.

Bientôt de nouveaux indicateurs

Globalement l'autorité constate "une situation contrastée en fonction des réseaux considérés". Elle note aussi avec satisfaction que "les réseaux qui concentrent le plus de pannes voient leur taux diminuer entre les deux périodes d’analyse". Elle estime néanmoins qu'il faudra "confirmer les chiffres dans la durée" pour les deux indicateurs. L'autorité admet par ailleurs que "ces indicateurs ne recouvrent pas l’ensemble des difficultés, notamment celles dont la résolution relève des seuls opérateurs commerciaux". L'Arcep promet ainsi "de mieux rendre compte de l’expérience des utilisateurs" et "de mesurer la qualité des processus industriels mis en œuvre par les opérateurs commerciaux pour la réalisation des raccordements". La sous-traitance des raccordements par les opérateurs commerciaux, le fameux mode Stoc tant critiqué par l'Avicca, devrait ainsi faire enfin l'objet d'un suivi.

 

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