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Attractivité - Qu'est-ce qui freine le développement des PME ?

Les PME françaises sont sensiblement moins importantes que leurs homologues allemandes. Sur 100.000 habitants, la France comporte 5.149 très petites entreprises contre 2.548 outre-rhin. A l'inverse, pour les petites et moyennes entreprises, l'Allemagne prend les devants. Cet écart ressort de l'étude "PME, les entrepreneurs et leurs territoires" établie par le Groupe Caisse d'épargne à l'occasion du Congrès des régions de France qui s'ouvre jeudi 6 décembre. Le constat n'est pas vraiment nouveau, c'est même lui qui a poussé le gouvernement à fusionner Oséo et l'AII pour permettre le développement d'un tissu de grosses PME, l'objectif étant de parvenir au chiffre de 4.000 PME de plus de 500 salariés d'ici la fin du quinquennat contre 2.000 aujourd'hui. Mais l'étude place la fiscalité des entreprises et les charges sociales comme les principaux facteurs de ce retard. De quoi donner des arguments au gouvernement qui, lors du forum Planète PME, le mois dernier, a lancé une "revue d'ensemble des prélèvements obligatoires" devant déboucher sur un "plan d'action global" au printemps 2008. 78% des entrepreneurs interrogés considèrent le coût du travail et des charges sociales comme un frein à leur développement, devant la fiscalité des entreprises à 66%. La difficulté de trouver du personnel qualifié arrive en troisième position avec 56%. Selon l'étude, avec 32% de prélèvements sur la valeur ajoutée des entreprises, les PME françaises sont bridées par rapport à leurs concurrentes italiennes (28%), allemandes ou britanniques (20%). De même pour les charges sociales : 19% de prélèvements contre 17% en Italie, 13% en Allemagne, 1% au Royaume-Uni.
En revanche, le Code du travail jugé compliqué n'est pas un handicap. Il "permet de codifier clairement", à l'inverse du droit anglo-saxon basé sur la jurisprudence.
Bien plus, les simplifications administratives récentes "placent dorénavant la France dans une situation plus favorable que l'Allemagne ou l'Italie".
Avec le chiffre record de 230.000 nouvelles PME en 2006, la création d'entreprises se porte très bien. Mais 41% des créations de PME se font par reprise (contre 22% pour l'ensemble des entreprises). Les créations ex nihilo d'entreprises de trois salariés et plus sont en chute libre depuis 1993 (-30%). Or, un problème risque de se poser rapidement : les PME sont en mal de repreneurs. Alors que 18% des dirigeants de PME souhaitent transmettre d'ici à un ou deux ans, soit un potentiel de 15.000 unités par an, Oséo, la banque des PME, estime à 5.500 le nombre de reprises par an. Avec le vieillissement de la population des dirigeants, le fossé pourrait s'élargir, estime l'étude.
Il apparaît par ailleurs que des régions comme Rhône-Alpes et les Pays-de-la-Loire sont mieux dotées que d'autres, avec une forte densité de PME de taille moyenne. L'Ile-de-France et l'Alsace sont, elles, caractérisées par une présence importante de grandes entreprises qui tirent vers le haut le nombre de PME. A l'inverse, le pourtour méditerranéen est marqué par la forte densité de TPE de type familial.

 

M.T.

 

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