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Mobilité - Rapport d'étape 2008-2009 du Predit : la recherche sur les transports résiste bien à la crise

Un programme globalement en ligne avec le protocole d'accord signé en 2008 : c'est ce que conclut le rapport d'étape du quatrième programme national de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (Predit 4 / 2008-2012) qui porte sur son activité 2008-2009. Initié et conduit par les ministères chargés du développement durable, de l'industrie et de la recherche et par l'Ademe, l'Agence nationale de la recherche (ANR) et Oseo, le Predit a vocation à coordonner les soutiens à la recherche et à l'innovation dans ce domaine. Six thèmes prioritaires ont été retenus dans ce programme doté de 400 millions d'euros sur cinq ans : énergie et environnement, qualité et sécurité des systèmes de transport, mobilités dans les régions urbaines, logistique et transport de marchandises, compétitivité de l'industrie des transports, politiques de transport.
"D'un point de vue strictement budgétaire, l'activité est légèrement supérieure à ce qui était prévu, avec 180 millions d'euros sur deux ans auxquels s'ajoutent les 80 millions d'euros du Fonds démonstrateurs de recherche de l'Ademe", s'est félicité le président du programme, le député de Charente-Maritime Jean-Louis Léonard, lors de la présentation de son rapport à la presse ce 23 février.
Il y a tout de même dans ce premier bilan "quelques distorsions thématiques significatives", a souligné Jean-Louis Léonard. "La finalité compétitivité industrielle est très active est bien financée –ce qui est positif en contexte de crise – tout comme les recherches technologiques pour des véhicules propres et économes. La qualité des systèmes de transport et les transports de marchandises ne sont pas très éloignés des prévisions. Mais la vigilance doit être de mise sur les budgets disponibles pour l'innovation dans les services de mobilité comme, sur l'ensemble des thèmes, pour les recherches mobilisant les sciences humaines et sociales", a relevé le président du Predit. Cela est d'autant plus important que l'étude des comportements, par exemple, est un élément déterminant pour organiser la transition vers des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle.
Pour Jean-Louis Léonard, la crise économique n'a pas affecté la participation des industriels aux efforts de recherche. Il a aussi jugé que la gouvernance du programme permettait des "interactions riches" avec les pôles de compétitivité – une dizaine d'entre eux sont impliqués – et les collectivités territoriales.
Son rapport d'étape insiste sur le caractère "complet et cohérent" du dispositif de soutien à la R & D pour les véhicules "décarbonés". "En lien avec le Fonds démonstrateurs de recherche, ciblé sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables, le Predit permet aux industriels et aux laboratoires de continuer à travailler sur l'ensemble des filières technologiques pour les véhicules propres et économes, comprenant l'efficacité et la dépollution des moteurs thermiques, ainsi que la réduction des nuisances sonores", a-t-il illustré.
Parmi les projets de recherche engagés en 2008 et 2009, plusieurs concernent directement les collectivités territoriales : c'est le cas d'une étude pour définir les conditions de mise en place d'une expérimentation devant aboutir à la création d'un réseau de stations de covoiturage dans l'Essonne, d'une réflexion sur des outils pour mesurer l'offre de services des réseaux de transports et l'efficience des formes urbaines dans la région lyonnaise ou encore sur la mise au point d'un service d'information voyageur pour gérer le "dernier kilomètre" d'un déplacement intermodal avec deux ruptures de charge (train-bus-navette).
Pour la suite du programme, outre la thématique des véhicules propres, les autres sujets prioritaires sont l'innovation dans les services et pratiques de mobilité, la recherche de meilleures cohérences entre urbanisme et transport, l'intégration des enjeux de sécurité routière et de gestion du trafic, l'émergence de la logistique collaborative, les questions de fiabilité des systèmes techniques et les connaissances et outils pour éclairer les politiques de transport. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, a aussi insisté sur la nécessité pour le Predit de contribuer à la mise au point des "wagons de marchandises de demain", en veillant notamment à en réduire le bruit et les nuisances qu'il occasionne lors de la traversée des agglomérations.
De son côté, Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, a souligné que le grand emprunt allait aussi encourager les travaux de recherche en matière de transports. Sur près de 8 milliards d'euros dont bénéficieront les programmes de recherche de l'Ademe, "2 milliards spécifiquement" seront dédiés aux "véhicule du futur, transport et urbanisme durables".
Le prochain bilan du Predit 4 sera présenté à mi-parcours, au printemps 2011.

 

Anne Lenormand

 

 

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