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Ré, Oléron, Arcachon... Inquiétudes devant l'afflux d'arrivants ayant fui le coronavirus

À Arcachon, sur les îles d'Oléron ou de Ré, les volets des résidences secondaires sont rouverts avant le traditionnel week-end de Pâques, mais les autorités locales s'inquiètent de cet afflux d'arrivants venus fuir le coronavirus, au risque de vider les supérettes, multiplier les contaminations et encombrer les hôpitaux.

"On sait que des résidents secondaires sont arrivés car il y avait beaucoup de monde dans les supermarchés, la gendarmerie a dû intervenir au Leclerc de Saint-Martin-de-Ré pour rappeler les règles", dit Patrick Rayton, maire de La Couarde-sur-Mer (1.100 habitants) sur l'île de Ré. "Le préfet de Charente-Maritime m'a dit que le pont de l'île de Ré, c'était comme au mois d'août", confiait mardi la préfète de Gironde Fabienne Buccio.
"Si les Parisiens adoptent les mesures de distanciation sociale, ils ne feront pas prendre de risques à la population locale, à condition qu'ils observent les mesures de confinement" : Denis Malvy, responsable de l'unité des maladies tropicales et du voyageur au CHU de Bordeaux, s'était voulu rassurant dans une Nouvelle-Aquitaine relativement épargnée jusqu'ici par le virus. "Le problème, d'où l'aide demandée aux gendarmes, ce sont certains comportements : les arrivants se sont rués sur les courses, il y a eu des tensions avec les locaux. Ensuite il faisait beau, ils ont pris les vélos pour se balader, il y a eu des activités nautiques", déplore Lionel Quillet. Ce président de la communauté de communes de l'île a "demandé aux maires d'interdire les liaisons cyclables de ville à ville et les sports nautiques". Devant cet afflux, dit-il, "il a été décidé avec l'agence régionale de santé de réactiver l'hôpital d'été de Saint-Martin-de-Ré".
"Il y a du monde sur les plages, sur les pistes cyclables", regrette Patrick Rayton, qui a décidé de prendre un arrêté interdisant d'accès les plages de sa commune.  Pour la communauté de communes d'Oléron, le confinement devrait "se faire à son domicile (au sein de sa résidence principale) et non pas dans une résidence secondaire, une résidence de vacances ou celle de la famille élargie".

"Pas en vacances" 

Dans un communiqué, ces communes de l'île d'Oléron s'inquiètent d'un "risque de surcharge aux services d'urgences qui ne sont pas dimensionnés pour gérer un nombre de patients potentiels supplémentaires". Elles ont "déjà pris ou vont prendre aujourd'hui des arrêtés municipaux pour interdire les accès à la plage, donc les sports nautiques aussi, à la demande de la préfecture et de la gendarmerie. On est en confinement, pas en vacances", dit leur président Pascal Massicot.
"Toutes les activités nautiques, quelles qu'elles soient, sont interdites", a tranché mercredi la préfecture maritime de l'Atlantique. "Les vecteurs de sauvetage en mer sont comptés et leur mobilisation intempestive peut avoir un impact pour porter assistance à une victime de l'épidémie de Covid-19".
En Charente-Maritime, "trois pelotons (55 soldats) de gendarmes mobiles de Marmande (Lot-et-Garonne) viennent renforcer les contrôles sur le littoral. "Hier, il y avait 120 militaires déployés uniquement pour le contrôle lié au confinement", souligne le chef d'escadron Sébastien Letellier, officier communicant de la gendarmerie du département.
Sur le bassin d'Arcachon, les maisons de vacances aussi ont rouvert, mais le maire de La Teste-de-Buch assure que "tout est calme", même si, dit Jean-Jacques Eroles, les professionnels de santé sont "préoccupés". Le quotidien Sud-Ouest publiait quand même dès mardi un graffiti au Cap Ferret, proclamant "Parigo home, virus !".
En Bretagne, la petite île de Sein (Finistère) a résolu le problème en réservant les bateaux "aux résidents principaux de l'île", dit le maire Dominique Salvert.
Dans le Morbihan, la préfecture a décidé, à partir de mercredi et jusqu'au 31 mars, d'interdire les locations d'hébergement dans quatre îles, dont Groix et Belle-Île.
Dans la plupart des îles du Ponant (15 îles de la Manche et de l'Atlantique), les arrivées ont été restreintes, explique Denis Palluel, maire de Ouessant et président de l'association de ces îles. "On a très peu de filets de sécurité au niveau approvisionnement, au niveau sanitaire. À Molène par exemple, il n'y a pas de médecin, à Ouessant il y en a un seul, on serait très vite débordés", explique-t-il.

 

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