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Recul historique des déplacements en voiture en Ile-de-France

Pour la première fois depuis l'après-guerre, l'usage de la voiture a diminué de 5% entre 2010 et 2018 en Île-de-France, selon les premiers résultats d’une enquête sur les déplacements des Franciliens dévoilés par Île-de-France Mobilités ce 13 novembre. Au cours de la même période, la fréquentation des transports en commun a bondi de 14% et la pratique du vélo de 30%. Mais c'est la marche qui arrive en tête des déplacements quotidiens.

Du jamais vu depuis l'après-guerre : l'usage de l'automobile en Ile-de-France a reculé de 5% entre 2010 et 2018, l'essentiel des 14,8 millions de déplacements en voiture se faisant en grande couronne, selon les premiers résultats de l’Enquête Globale Transport (EGT)  pilotée par Île-de-France Mobilités et cofinancée par l’État. 3.000 ménages, soit 7.000 Franciliens, ont été interrogés pour l'occasion entre janvier 2018 et juin 2019. Selon l'enquête, le recul de la voiture résulte en partie de l'évolution de la population francilienne. Les personnes âgées se déplacent moins, tandis que la part des cadres au sein des actifs franciliens augmente. Or, ces emplois sont en général bien desservis par les transports en commun.

Hausse des offres de transport alternatives à la voiture

La baisse de l’usage de la voiture est aussi liée au développement des offres de transport alternatives à la voiture. "En grande couronne, la tendance à une forte hausse s’inverse grâce au développement important de l’offre de transports collectifs mis en oeuvre ces dernières années en particulier sur le réseau de bus, souligne l'enquête de l'autorité organisatrice. La diminution observée depuis 2000 se confirme en petite couronne, et même à Paris, cette tendance se prolonge." Toutefois, relativise IDF Mobilités, "les déplacements en voiture des Franciliens recensés par l’EGT ne sont qu’une part du trafic routier qui inclut aussi les déplacements des non-Franciliens, les livraisons, le transport de marchandises et les tournées professionnelles".
Les 12,1 millions de Franciliens réalisent en jours ouvrables 43 millions de déplacements, soit une hausse de 5% depuis 2010, souligne également l'enquête. Mais cette évolution résulte directement de la croissance de la population. À l’échelle individuelle, la mobilité moyenne est en effet restée stable : chaque jour, un Francilien réalise en moyenne 3,8 déplacements, parcourt 18 kilomètres et passe 1h30 à se déplacer. 70% des déplacements se font hors de Paris.

La marche, premier moyen de déplacement des Franciliens

L'enquête montre aussi qu'avec 17,2 millions de déplacements par jour de semaine, la marche est le premier moyen de déplacement des Franciliens. Elle est aussi de plus en plus pratiquée puisqu'elle a augmenté de 9% en moyenne dans la région. C’est surtout à Paris que la croissance est la plus importante avec presque 900.000 déplacements à pied supplémentaires (+18%).
Avec 9,4 millions de déplacements réalisés quotidiennement, les trajets en transports en commun ont augmenté de 14% depuis 2010. Cette croissance a concerné tous les réseaux et en particulier le tram, le bus – surtout en grande couronne – et le train-RER. Ces déplacements supplémentaires en transports collectifs sont principalement le fait des actifs se rendant au travail et des élèves. Une hausse de la fréquentation que la région et IDF Mobilités mettent au crédit de leurs actions pour "accroître l’offre, améliorer la qualité de service, et développer nos infrastructures".
Enfin, avec 850.000 déplacements par jour (+30% depuis 2010), le vélo compte le plus d'adeptes et a largement dépassé le phénomène de mode. Il est devenu un mode de transport du quotidien - 40% des déplacements à vélo en semaine se font pour aller au travail. Les Franciliens sont fortement équipés en vélos mais au sein des 3,7 millions de ce parc, les vélos électriques restent très minoritaires (3%).