Archives

Sécurité - Redéploiements police-gendarmerie : une petite liste qui fait grand bruit

La liste des fermetures de commissariats et de brigades de gendarmerie dans le cadre de redéploiements, dont on connaissait la teneur mais qui a été précisée le 11 avril, continue de susciter la grogne des syndicats de police et, surtout, des élus concernés.
Les commissariats de police de Dinan (Côtes-d'Armor), Guebwiller (Haut-Rhin), Castelnaudary (Aude), Romorantin (Loir-et-Cher) et Persan-Beaumont (Val-d'Oise) devraient être fermés et ces communes passer en zone de gendarmerie dans le cadre de redéploiements, selon la liste que s'est procurée l'AFP, confirmée par l'entourage du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Cette liste est donc plus modeste que lors des vagues de redéploiements ou redécoupages police-gendarmerie des années précédentes. Elle est aussi bien plus réduite que ce qui avait initialement été envisagé.
Dans une première mouture de cette liste, rendue publique par l'Intérieur début 2013 (voir notre article ci-contre), huit circonscriptions de police couvrant 19 communes devaient passer en zone de gendarmerie et neuf brigades de gendarmerie couvrant 17 communes passaient en zone police.
La liste définitive, selon l'entourage du ministre, exclut pour l'instant de ce mouvement les commissariats de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et Capesterre, en Guadeloupe, pour qui des études sont "en cours". La fermeture du commissariat de Thouars (Deux-Sèvres) est quant à elle "privilégiée" mais la décision "n'est pas prise". Côté gendarmes, la brigade de Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) ne fermera pas.
L'entourage de Manuel Valls fait valoir que tout cela a été fait dans la "concertation", dans un but "d'efficacité opérationnelle" en s'adaptant aux "bassins de délinquance et de vie des habitants". "Il n'est pas question de supprimer des policiers ou des gendarmes" mais "d'avoir plus de cohérence"
afin de "mettre des moyens supplémentaires sur la voie publique".
"Nous sommes opposés à ces fermetures", a dit à l'AFP Nicolas Comte, porte-parole d'Unité-police SGP-FO (premier syndicat de gardiens). "Cela ne règle en rien les économies d'effectifs et de budget" invoquées, selon lui. Les autres syndicats ont également fait part de leur opposition.
Et côté élus… "Nous allons nous battre jusqu'au bout", a par exemple déclaré le maire de Dinan, René Benoit (UMP). Avec le départ des 49 agents du commissariat, "c'est l'équivalent d'une PME qui disparaît", a-t-il déclaré. Selon lui, la gendarmerie locale ne bénéficierait que de 24 renforts supplémentaires. Les élus locaux font valoir que depuis le départ de sa garnison en 2001, Dinan a vu disparaître sa succursale de la Banque de France ainsi que son tribunal de grande instance. Le maintien d'un commissariat se justifie notamment par l'accueil de plus de 500.000 touristes chaque année, selon eux.
Ailleurs, il n'y a pas que des mécontents : le maire de Guebwiller a déclaré pour sa part avoir été "écouté", son "souci" étant que "l'on garde un niveau de sécurité équivalent". Ces annonces de fermetures ont en tout cas entraîné localement des mouvements et pétitions. Jeudi, à Dinan, une manifestation a ressemblé quelque 200 personnes après une première de 500 en mars. Le sujet est très sensible, reconnaît-on à l'Intérieur où aucune nouvelle vague "n'est pour l'instant prévue".

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis