Réduction des déchets : l'Ecocyclerie, une réponse à la saturation des déchèteries (85)

La communauté de communes du Pays des Herbiers, en Vendée, dispose de cinq déchèteries. Après l’installation du contrôle d’accès de ces dernières en 2005, les élus ont décidé de créer en 2011 une recyclerie. Objectif : sélectionner les déchets valorisables pour réduire les volumes envoyés à l'enfouissement ou à l'incinération. Face à des filières en constante évolution, l’enjeu est de savoir s’adapter.

Depuis 2005, les élus de la communauté de communes du Pays des Herbiers (Vendée, 8 communes, 27.000 habitants) ont engagé un programme de réduction de déchets destinés à l’incinération et l’enfouissement. Une première étape avait été franchie, en 2005, avec la mise en place du contrôle d’accès dans les cinq déchèteries (lire encadré). En limitant les allées et venues pour de petites quantités, ce système avait permis d’assurer une plus grande disponibilité des agents d'accueil et améliorer la qualité du tri. La création de l’éco-filière des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) la même année, avait aussi mis en évidence le sous-dimensionnement des déchèteries pour gérer de nouvelles filières. Ces constats ont conduit à la naissance du projet de l’Ecocyclerie. Celle-ci devait répondre à la fois aux enjeux de l’amélioration du tri et du désengorgement de l'accès au site de la déchèterie principale. Au démarrage de l'étude en 2007, la communauté de communes s'est appuyée sur le modèle développé par la commune de Fontenay-le-Comte (85). Ce partage d'expérience a permis de bien analyser les questions techniques pour concevoir le site.

Intérêt majeur de l’éco-recyclerie : le démantèlement des déchets composites

Pour la réalisation de cet équipement, l’EPCI a acheté 5 hectares de terrain autour de la déchèterie principale. Le coût s'est élevé à 1,1 million d'euros, partiellement financé par l'Ademe (450.000 euros), la région Pays de la Loire (200.000 euros) et le conseil général de Vendée (150.000 euros).
La fonction de l’Ecocyclerie est double. D’abord, elle capte certains déchets directement ré-employables, tels que le mobilier ou certains objets stockés pour Emmaüs. Et principalement, elle est un lieu qui permet de démanteler sur place des déchets, tels que les jouets usagés, accessoires (poussettes, sièges auto, …) ou portes-fenêtres. Les éléments dissociés étant ensuite dirigés vers les filières de recyclage appropriées. Si le transfert d’objets recyclables est aisé depuis la déchèterie principale contiguë, dans les quatre autres déchèteries de l’EPCI, les déchets recyclables doivent être stockés pour ensuite rejoindre l’Ecocyclerie.

Opérateur privé, clause d’insertion et modularité du site

Depuis son ouverture en 2011, l’Ecocyclerie, comme les cinq déchèteries, est gérée par un opérateur privé. Le contrat comporte une clause d’insertion pour les agents d’accueil, actuellement au nombre de trois. Le site a été choisi de façon à ce que la déchèterie principale soit un passage obligé pour les utilisateurs qui y déposent d’abord leurs déchets valorisables avec l’aide des agents. Tout a été fait pour que le site soit simple à utiliser pour les habitants : manœuvre aisée avec une remorque, temps d'attente réduit, consignes de tri claires. Une attention particulière a été portée sur la modularité du site afin de permettre la création de futures filières, l’organisation du démantèlement, ainsi que la mutualisation d’engins entre la déchèterie et l'Ecocyclerie (transpalettes, chariot électrique ou élévateur).

Des filières de recyclage locales avec des opérateurs privés

De 2011 à 2013, 4 salariés (1 agent de l’EPCI + 3 salariés de l’opérateur privé) travaillaient à l’Ecocyclerie pour l'accueil et le démantèlement des meubles et fenêtres. La création de la filière éco-mobilier en 2013 a amené à revoir l'organisation et supprimer un emploi. Désormais, les déchets d’ameublement ne sont plus démantelés sur place, mais stockés et revendus 20 euros la tonne. "La mise en place de la filière éco-mobilier a sensiblement déséquilibré notre modèle axé sur le démantèlement sur site, affirme Luc Cossard, responsable du service environnement à la communauté de communes. Toutefois, l'Ecocyclerie reste une bonne réponse aux problématiques de saturation de nos déchèteries et de réduction du tonnage de déchets incinérés (- 35 % entre 2010 et 2013). La communauté de communes a mis en place de nouvelles filières locales de tri en partenariat avec des opérateurs privés : polystyrène, matelas, plaque de plâtres et vitrage. Cet équipement illustre aussi la politique volontaire de la communauté de communes en matière de gestion des déchets sur son territoire, et sensibilise les usagers aux gestes de tri.

"Le secteur des déchets est en constante évolution. Notre Ecocyclerie est aussi évolutive ; elle permet d’envisager la création de nouvelles filières ou d’activités, comme la réparation sur site", commente le responsable du site. Le Pays des Herbiers se lance déjà dans de nouveaux projets : prochainement, l'Ecocyclerie s'intéressera au PVC présent dans de nombreux objets – tuyauterie notamment – et qui préoccupent les filières existantes.

Delphine Lethu, L’Œil à la Page, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

 

Déchèteries : conditions d’accès différenciées entre habitants et professionnels
Dès sa mise en service en 2004, la déchèterie centrale avait été équipée d'une barrière accessible avec une carte à piste magnétique. Un an plus tard, en 2005, cette expérimentation a été généralisée. Les 10.000 foyers du territoire ont reçu une carte d’accès aux 5 déchèteries, pour 12 dépôts par an. Entre 60 et 70 % des foyers font moins de 6 dépôts à l'année et seulement 1% plus de 12 en achetant de droits de passages supplémentaires (3 passages pour 5 euros).Ce système a permis de réguler les flux vers la déchèterie. Résultat : moins de passages, amélioration de la qualité du tri grâce à une plus grande disponibilité des agents d'accueil. En parallèle, les professionnels du territoire ont été incités à ne plus orienter leurs déchets d’activité vers les ordures ménagères. La communauté de communes du Pays des Herbiers leur a demandé de s'équiper d'une benne tout-venant auprès d’un opérateur privé, ou bien d’acheter une carte d'accès à la déchèterie (100 euros pour 50 unités), sur présentation d'un justificatif d’activité. Ces unités sont débitées en fonction de la nature et du volume du dépôt : les encombrants "coûtent" 12 unités/m3, le bois 6 unités/m3, les végétaux 1 unité/m3…. Quel que soit leur choix, les professionnels bénéficient en contrepartie d'une exonération de leur taxe d'enlèvement des ordures ménagères.

 

Communauté de communes du Pays des Herbiers

Nombre d'habitants :

26622

Nombre de communes :

8
43, rue du 11 Novembre 1918, BP 405
85504 Les Herbiers
info@cc-paysdesherbiers.fr

Hervé Robineau

Vice-président en charge des déchets

Luc Cossard

Responsable du service environnement

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