Réduire le coût des déchets ménagers qui partent à l'enfouissement

A l’occasion du renouvellement des appels d’offres du marché des déchèteries, la communauté de communes Loire-Layon (10 communes, 21.526 habitants), dans le Maine-et-Loire, a diversifié ses moyens d’action en vue de diminuer le tonnage des déchets qui partent à l’enfouissement, et donc réduit le coût qui y est lié.

C’est l’une des conséquences du Grenelle de l’environnement : la TGAP va augmenter fortement dans les années à venir. Entre autres déclinaisons, cette taxe porte sur les tonnages de déchets traités en incinérateurs ou enfouis dans les décharges. La taxe locale d’enlèvement des ordures ménagères (Teom) se doit donc de répercuter cette TGAP. Or, du vote d’une loi de finances à l’autre, cette TGAP ne cesse d’augmenter. "Sur le centre d’enfouissement du Louroux-Béconnais où sont stockées nos ordures ménagères, la TGAP qui est de 15 euros la tonne enfouie en 2010, s’élèvera à 40 euros la tonne en 2015", estime Gaëlle Lorriaux, chargée d’études Déchets de la communauté de communes de Loire-Layon. Pour amortir les répercussions de cette augmentation vis-à-vis des contribuables, les élus ont décidé de diversifier les moyens d’action dont ils pouvaient disposer. D’une part, ils ont modifié l’organisation de la collecte auprès des ménages. De l’autre, ils ont élargi le type des déchets accueillis en déchèteries, puis recyclés par des entreprises.

Pour la collecte, mise en place d’une mesure des levées

La communauté ayant décidé de se doter de la compétence "Déchets" dès sa création en 1994, le taux de la Teom est décidé en conseil communautaire. En 2009, à l’occasion du renouvellement des appels d’offres, la communauté a passé un contrat avec une entreprise de collecte qui est équipée de camions bennes munis de bras hydrauliques latéraux. Grâce aux économies réalisés sur le personnel (il n’y a plus de ripeurs, ces employés qui prennent les bacs et les déversent dans la benne) et sur le temps des collectes, le montant de la Teom a pu rester constant. Et surtout les habitants, en recevant leurs nouveaux bacs adaptés à ce type de collecte, ont appris que ceux-ci sont équipés de puces. Ce nouvel équipement permet de recueillir désormais des données chiffrées sur les ramassages effectués chaque année à telle ou telle adresse : c’est ce que l’on appelle, la mesure des levées. "D’ores et déjà, nous prévoyons une diminution sensible du nombre de levées. Car la mise en place d’un dispositif de mesure a un effet dissuasif sur le volume des déchets déposés dans les bacs par les ménages, explique Valérie Levêque, maire de Champtocé et vice-présidente de la communauté de communes. A long terme nous choisirons un système de facturation qui incitera au mieux les ménages à faire le tri chez eux. Car ce sera la seule façon de garder un coût de la collecte à un niveau raisonnable. Pour l’instant, nous avons choisi de conserver la Teom. Avant de passer à un autre système plus incitatif, nous voulons nous donner le temps d’étudier et de réfléchir."

En déchèteries, vingt catégories de déchets, pour vingt catégories de recyclages

L’autre façon de réduire les tonnages destinés à l’enfouissage consiste à diversifier l’offre d’accueil des déchets susceptibles d’être recyclés. En clair : augmenter le nombre de déchèteries, leur accessibilité et la gamme des déchets accueillis. Ainsi la nouvelle déchèterie de Saint-Georges-La-Possonnière, inaugurée en 2008, complète le maillage du territoire et permet à chaque habitant d’être à une distance raisonnable d’une déchèterie. Surtout, le renouvellement des contrats avec les recycleurs a été l’occasion d’un élargissement de la gamme des déchets accueillis. "Nous collectons désormais sur nos déchèteries, le bois faiblement traité, les plastiques souple (films d’emballages, papier "bulle"), les bidons et pots plastiques, ainsi que le polystyrène et les plastiques rigides mais pour ces derniers uniquement sur la déchèterie de Chalonnes-sur Loire", indique Gaëlle Lorriaux. Le bois non traité finit en compost, tandis que le bois faiblement traité est recyclé par un fabriquant de panneaux. Les plastiques rigides sont employés par un fabricant de canalisations et bacs à fleurs. Tandis que les plastiques souples sont transformés en granules qui servent dans la filière textile. Et ainsi de suite pour les néons, les cartouches d’encre, les bouchons…En tout vingt catégories de déchets, et vingt catégories de recyclages. Ce résultat est le fruit d’un travail en amont puisqu’il a fallu, pour chaque type de nouveaux déchets accueillis, trouver le recycleur adéquat et créer des bacs appropriés.


Les objets manufacturés et re-employables vont à la brocante

"On trouve dans le tout-venant des déchèteries trop d’objets manufacturés et ré-employables, regrette Valérie Lévêque. Cela fait mal au cœur." C’est pourquoi la communauté a décidé de construire sur le site de la déchèterie de Chalonnes un local destiné à accueillir ce type d’objets. Un "gardien valoriste" employé par une entreprise d’insertion, Alise Ateliers, y assure en plus de sa tâche de gardien, un rôle d’éducateur au tri de déchets. Une convention entre la communauté et cette entreprise fixe à 15 euros l’heure la mise à disposition du "gardien valoriste" pour une durée hebdomadaire de 20 heures. L’évacuation régulière des objets récupérés alimentent le magasin "façon brocante" ouvert à St Quentin-en-Mauges par l’entreprise Alise Ateliers, qui s’approvisionne auprès d’autres collectivités de la région. Le local à construire coûtera environ 48.500 euros, dont un peu plus d’un tiers viendra de la région Pays-de-la-Loire. Une partie d’un montant non encore fixé viendra de l’Ademe et le reste sera à la charge de la communauté.

François Poulle, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils.
 

Communauté de communes Loire-Layon

Nombre d'habitants :

21526

Nombre de communes :

10
3 bis rue Carnot
49290 Chalonnes-sur-Loire

Gaelle Lorriaux

chargée d¿études aux déchets et SPANC

Valérie Levêque

Vice présidente, Maire de Champtocé sur Loire,

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